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L’aventure c’est l’aventure… à Cozumel #5 (Mexique)

par Glose
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Une nuit dans la jungle tropicale…

Cozumel, île du Mexique située à l’est des côtes de la péninsule du Yucatán, reconnue pour sa plongée sous-marine n’est pas le genre d’île dans laquelle j’aime me poser. Plus civilisée que domptée, l’architecture ne s’harmonise pas avec la nature comme c’est le cas avec  Koh Phangan (Thaïlande) ou El Nido (Philippines). Elle n’a rien de sauvage au premier abord ni de particulier qui la distingue malgré ses belles plages.

Mais l’attrait des îles et l’idée d’oser quelque chose de peu ordinaire m’a emportée vers ses rivages. Et la surprise sera à la hauteur…
L’aventure commence des 3h du mat’ à Celestun dans le Yucatán à 500 bornes de Cozumel. (Voir carte ci-dessous)
Oui parce que suite à une erreur de calcul de ma part, nous devions déposer notre voiture de location avant 11h du mat à Playa Del Carmen.  Avant de prendre le bateau pour 45 min de traversée.

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A 3 h du mat’, on ne dormait plus. À cette heure-ci, on essayait de régler un petit souci financier en direct avec Paris via internet, par chat. On devait prendre la route à 5 h mais cet horaire nous paraissait tendax pour atteindre notre destination.
C’est donc à 3h30 du mat, que nous avons quitté notre cabane au bout milieu de la nuit. Le chien de garde nous hurlait à la mort. On était pas très fiers entre ses œillades ardentes, son filet de bave plus la difficulté à ouvrir puis refermer le portail du camping rouillé et déformé qui s’apparentait plus à un long morceau de tôle de 3 mètres. Il ne tenait plus debout et il a fallu le coincer à multiple reprises avec des pierres et du bois dans l’obscurité, la sueur au front. En quittant cette petite ville, une nuée d’oiseaux hystériques s’est mis à piailler dans une ambiance mystique :

– Bon on est d’accord. On ne prend personne en stop tant qu’il fait nuit ?
– Compte sur moi, je vais pas te supplier.
Les faits divers pas très LOL sur les routes du Mexique, j’en ai plein les oreilles donc précaution maximum.

Celestun—> Playa del Carmen

Après je vous l’a fait en accéléré (histoire d’avoir la pré-ambiance, l’état dans lequel on atteint Playa del Carmen mais vous pouvez sauter ce paragraphe) :

70 km plus tard, arrivée à Mérida la big city de la région. On aurait pas dû se vanter  trop tôt de notre avance. On perdit 40 min à trouver la bonne sortie après une dizaine d’arrêts, de fausses routes, de demandes dans un espagnol approximatif. Le stress monte. Puis le running gag.  » Holà ! Estamos perdido. Cual es la direction para ir aValladolid ? Le local comprend pas. « Valladolid !« . Rien. « Valladolid !!. Froncement de sourcil. « Valladolid ??!!!!« . « Ah Valladolid !« . Moi mine déconfite. Scène qui s’est reproduite 3-4 fois. Sortie du labyrinthe. On file sur l’autoroute et là mon compagnon : « – Je tourne a droite ? « – « Pourquoi tourner à droite ? « – « C était écrit Mérida« . Et là je crois à une blague. « Euh mais on vient de mettre presque 1h à en sortir… Pourquoi faire demi tour ? » « Mais c est toi le copilote »  « Oui ok mais y a pas de question à se poser là. »  » Oui mais tu dois m’indiquer la route » « Ok mais c est logique d’ aller tout droit là ». « Mais comment je peux le savoir ? Je conduis moi ». Puis plus tard : « On prend quelle route là ? « Ben si c était moi je prendrais à droite. « Oui mais on ne peut pas se diviser, faut pendre la même route ! » « Euh oui encore heureux … ???  » « Tu dis si c’était moi, genre chacun prend une route » « Non c’était dans le sens « à mon avis » « Mais moi je ne connais pas ici ! » « Ah parce que moi je viens tous les week-end peut être ?« . On file, aucune pause, pas de repas, juste quelques biscuits achetés la veille pour tenir. Après quelques autres jolies discordes sur le choix de la route… on hésite à s’arrêter à Tulum, ville où on a loué la voiture. Avec nos 30 minutes d’avance, on prend le risque de s’arrêter chez Hertz au lieu de se rendre à Playa del Carmen à 50 bornes de là où nous étions attendu… un jour plus tard (rires). Mais l’agence nous dit « Nada » faut la rendre à Playa. Donc la course contre la montre continue, on a 30 minutes pour s’y rendre. Encore perte de temps à trouver le Holiday Inn à 100 mètres de l’agence Hertz à Playa del Carmen. Rebelote : on s’arrête tous les 100 mètres pour demander notre chemin. Une vendeuse nous dit de trouver une affiche avec écrit « Marylin ». Et là, on se croit dans un jeu de piste jusqu’à ce que je vois sur la route une boutique de fringue avec écrit « Mari Line ». « Je suis sûre qu’il faut tourner là ! » « Mais non » « Mais si ! » « Mais non sur le devis c’est écrit « Playa del Carmen centre » donc direction le centre ville »  » Mais ça ne veut rien dire  ! A Tulum l’agence était à l’extérieure de la ville et non au centre ! Plus simple pour parker les bagnoles ! » « Non moi je file au centre » et là je boude et je le saoule. Au bout d’un certain demi-tour et direction « Mari Line ». Et on finit par trouver le Holiday Inn dans le sens opposé du Périphérique… On fait une manœuvre pas très réglementaire sur la route pour faire demi-tour manquant un accident. Mais on arrive enfin comme 2 épaves affamées et assoiffés avec… 2 minutes d’avance !
On se félicite, on se fait un « give me five » : mon chauffeur a été au top. On a remporté cette course contre la montre non sans peine et l’impression d’avoir vécu un aperçu de « Pékin Express« .
On va pouvoir se la couler douce…

Bon, il  restait à trouver un Western Union, avant de filer au port trouver le point de départ pour Cozumel, s’énerver auprès du vendeur qui ne comprenait pas mon espagnol à la question si le billet retour était valable toute la journée ou seulement à un horaire précis mais à 5 min du départ et devant à la bousculade on a finit par prendre le retour aussi. Une fois dans le bateau, il a fallu supporter le chanteur-guitariste-harmoniciste.

Et là tout commence.

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Île de Cozumel

Au début de la file d’attente des taxis, je tends à « la chef de file des taxis » l’adresse de notre prochaine destination. Elle fronce les sourcils. Elle demande à son collègue s’il connaît l’adresse. Gros point d’interrogation. Puis elle demande à un groupe de 5 chauffeurs. Chou blanc. Je ne l’avais pas vu venir celle-là. Ils émettent une hypothèse mais je sais qu’ils font fausse route. Je le sais. On va en pleine cambrousse, le lieu ne peut pas être au bord de la plage. Un chauffeur se décide à nous prendre. Mais il s’arrête des qu’il voit un collègue et lui demande. On commence à trouver ça chelou. La Villa Maya reste inconnue au bataillon. Et la carte que j’ai imprimée affiche un gros point au milieu de nulle part. Notre chauffeur finit par appeler le numéro inscrit et me passe la personne. Je pige 1 mot sur dix. En fait, plus mais c’est tellement incongru que mon cerveau déclare forfait. En gros, la gérante n’était pas au courant de notre réservation, elle me propose d’acheter à manger ou pas et quelles activités on compte faire, si le Temazcal (le sauna maya) nous intéressait, etc. Rien. Nada. Je ne veux rien faire. Juste voir notre cabane abandonnée et se poser. Basta. Je finis par redonner le téléphone au chauffeur qui nous amène au parking d’un centre commercial. Là, on se regarde avec mon ami. Le chauffeur : « Je vous accompagne jusqu’au marchand de bonbons, un homme va passer vous prendre. Moi je n’ai pas le droit de m’y rendre. »
Et là, les peurs de l’enfance et des images vues à la télé remontent à la surface et m’étouffent : « Ne jamais accepter de bonbons d’un inconnu, a y est : on va pratiquer le sport national du pays: le kidnapping« .
– Ça se passait trop bien ce voyage, il fallait bien qu’il m’arrive un truc…
– Mais non ça va bien se passer…
– Tu trouves pas ça chelou ? Le chauffeur nous largue ici dans un parking pour aller ensuite  dans une boutique de bonbons attendre un homme ? Tu lui demandes plus d’explications, il te répond qu’il n’a jamais vu ça  et nous dit « bonne chance ? »
– Ahah c est drôle !
Soupirs…

Puis l’homme arrive.
Un géant.
Coiffé d’un chapeau de cowboy et vêtu d’une tenue militaire. Il nous dit qu’il faut faire vite. La réserve maya ferme dans 40 min. On a dix minutes pour acheter de quoi manger et revenir ici. Donc « Go go go !« . Et il se casse.
– C’était quoi ? Une caméra cachée ?
– Je comprends pas. Il faut acheter à manger ?
– Oui. Il faut qu’on achète la viande et à boire. Lui s’occupe des pois chiches…
Bref, un peu surpris, on speede pour chercher le carouf du coin. Mais avec nos sacs à dos, il faut qu’une personne reste à l’extérieur. Du coup, mon ami se prend au jeu et court dans les rayons choper tout ce qui lui tombe dans les mains. Car à la question « qu est-ce que tu as pris ?  » : « Je sais pas trop, les premiers paquets de chaque rayon ».
On redescend au parking. Et là, nous attend une jeep qui n’est pas de première jeunesse.

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La Villa Maya

On s’éloigne des stations balnéaire, du tourisme de masse, on prend le large. Y a pas un chaton sur cette route, pas d’habitation à 40 minutes du centre. Puis on bifurque pour prendre un chemin et zou in the tropical jungle. Si on a un problème, on est perdu. On s’enfonce dans l’inconnu au milieu de nul part. À la fois excitant et un poil flippant. Le « pic d’aventure » que j’ai à chaque voyage est enfin arrivé. Il me manquait presque tant j’ai besoin de ma dose d’adrénaline. Ça crapahute un max. J’ai mal au cul.
Puis arrivée sur un site nommé par le gérant du domaine « la Villa Maya« . Ce camp est constitué d’une aire de rencontre, d’une grande table pour manger et plus loin, 3 cabanes mayas éloignées les unes des autres. Et on est seul. À part lui et son boy. Aucun confort, on va dormir dans des hamacs, pas de toilettes ni d’électricité ni de salle d’eau dans la cabane, en pleine nature avec des tas de bébêtes. Et ce luxe se paye. 2100 mxn soit 120 euros la nuit sans compter la nourriture. Au matin, vous avez du thé et des bananes.
La soirée fut très sympa :  barbecue, moustiques, démonstration d’ouverture d’une bouteille avec une chaussure (fail magnifique), dîner, moustiques, feu, discussions, moustiques, hamac, dodo, moustiques.
Réveillée exactement à 5h45 par le ballet musical des oiseaux jusqu’à 6h. Pas une minute de plus. J’avoue c’tait harmonieux.
Sinon on a la forêt pour nous tout seul. Mais trop crevés pour faire une ballade de 2h et découvrir la nature.
La suite vous la connaissez, je me suis retrouvée quelques heures plus tard avec 160 boutons d insectes arrivée à la Isla Mujeres.
Une nuit de plus, j’aurais pu explorer la jungle, faire un temazcal sous 75 degrés mais j’aurais finie en lambeaux sanglant suite à un grattage acharné et arrachage de peau…
Sinon, allez-y 🙂

Plus d’informations :

Villa Maya
San Gervasio, Cozumel 77600, Mexique
Site : http://www.expeditionsczm.com/villa-maya/

Photos Villa Maya

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L’homme à la jeep…

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J’ai comme un problème de tenue…

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C’est délicieux …

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Dormir dans une réserve naturelle paumée dans la jungle… dans l’une des 3 maisons mayas rustiques reconstituées. Avec toits de chaume et sols en béton

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Ouvrir une bouteille avec une chaussure. Vue sur  youtube. On y est pas arrivé  mais on a bien ri…

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 Dîner aux chandelles…

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Matin…

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Oiseau bruyant…

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4 commentaires

cyberyoyo 8 juin 2014 - 21 h 26 min

Ca fait, comme qui dirait…. Pas envie haha ha 😀 en tout cas, joli récit et toujours de chouettes photos.

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glose 10 juin 2014 - 10 h 39 min

Je comprends pas… Pourtant c’était top 🙂

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Sheily Parisienne 8 juin 2014 - 21 h 51 min

Mais quelle aventurière ! Je suis admirative. Et comme toujours, de superbes photos.

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glose 10 juin 2014 - 10 h 38 min

J’ai toujours rêvé d’être Indiana Jones…

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