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Un rêve d’enfant réalisé, et un ! Le Carnaval de Rio faisait partie de ma liste de vie. Résultat : une ligne de rayé et un billet publié…

Le Brésil en février : 5 jours sont consacrés au festivités du carnaval (du 17 au 21 février 2012), mais toute l’année les écoles se préparent à ce rendez-vous annuel.
Selon l’agence de tourisme Riotur, à Rio : 171 défilés de rues se sont déroulés en un week-end et 400 pendant tout le carnaval. Quelque quatre millions de personnes ont participé, dont 850 000 touristes. Cette année 12 000 policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité de la « plus grande fête du monde » qui donne du travail à 250 000 personnes et rapporte 640 millions de dollars.

Voilà pour les chiffres, maintenant place aux lettres…

 

 

Préparatifs à Olinda

Il se murmure que le carnaval d’Olinda est le plus chaleureux et bon enfant. Pour ma part, cela restera un « on-dit »,  n’ayant pu le vivre… (« Elle commence bien son article, que des promesses » me direz-vous… mais relisez le titre, tout est dit… )
Un stop de 2 nuits à Olinda, à la veille de leur carnaval, les prémisses de la fête se faisaient sentir : des banderoles à franges multicolores bariolaient la ville déjà hautement colorée, des mannequins géants dominaient les trottoirs, et des jeunes gens en costumes se promenaient et répétaient dans les écoles aux portes ouvertes. Le dernier soir, des personnes bien informées de notre auberge de jeunesse (dont deux participaient aux défilés) nous ont emmenées à une petite fête située dans une rue en pente, près d’une habitation improvisée en bar, et où se préparaient des caipirinhas presque données. Un orchestre multi-générationnel composé de 3 hommes, entrainait les badauds à guincher sur le pavé. Une petite fête authentique et conviviale où locaux et touristes, tous âges confondus, se mélangeait au grès des farandoles et autre danse collective. Un de mes meilleurs souvenirs de voyage…

Quelques photos d’Olinda à la veille du carnaval :

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Salvador de Bahia

Bienvenue au carnaval le plus dangereux, sport, grouillant, bruyant, impressionnant et intense du Brésil ! Le must pour un agoraphobe : l’expérience la plus démentielle à vivre dans sa vie. Sensations riches garanties. Pour les autres, ça vaut aussi son pesant d’or…
Les brésiliens rencontrés ici et là nous avaient annoncées que Salvador c’était pas safe pour deux petites gringas comme nous. Pourtant, personne ne nous a empêché de nous y rendre. Donc bon… c’est pas non plus la guerre des gangs à Caracas, ou Détroit Chicago by night. Donc « tudo bem ! » Mais la police en a rajouté une couche : elle fait grève. Pour nous, si c’est un léger désagrément, pour les Baianos, c’est un quotidien à réorganiser. Pour nous, simples touristes, une invitation à  se rendre à un coupe-gorge.  Le baromètre de la peur est donc monté d’un cran : c’était déjà dangereux alors sans les flics…
J’exagère ? Pour preuve, coupure du monde.fr :

Bon ça calme, 120 morts, le temps d’une grève…

Bref, si j’étais pas rassurée, j’étais bien préparée face aux vols :
> 3 culottes shorty sur moi : 1 pour moi et 2 pour caler l’iPhone dans la culotte. (Si on m’a SOMMÉ de ne prendre ni appareil photos, ni iPhone, faut quand même pas pousser mémé dans les orties ! Je suis aussi venue pour prendre des photos, donc iPhone malgré les avis négatifs…)
> Soutif de compèt : le soutif bien moche de sport pour bien caler les billets à plusieurs endroits différents. Auto-pelotage public assuré lorsqu’il faut sortir la monnaie. Mais j »assume. Moins évident quand effectivement j’avais tellement bien planqué le fric que je m’énervais en trifouillant mes bonnets…
> Tenue banalisée : un short crade, des baskets tout-terrain et un t-shirt pourri. Et oui, je suis une pauvresse, j’ai pas d’argent…
> Consommation d’ail : il faut savoir un truc. Les interdits tombent, tout le monde est en liesse, désinhibé, mais surtout tout le monde est bourré (non c’est pas vrai, Rio est bien mieux placé pour la consommation de bibine…). Le carnaval est l’événement privilégié des hommes pour emballer un max de filles. Et si t’accepte, t’as droit à un collier bleu et blanc.  Alors les serial pelles en tout genre, why not, mais l’herpès, je dis « halte là »  ! Non mais, faut pas déconner, donc précaution…
> Dans les poches : 30 centimes et des mouchoirs pour faire croire que tout est là au cas où une main baladeuse me fait les poches (je pense que les mecs sont pas cons, ils connaissent le coup du soutif, mais me suis dit que c’est toujours moins déceptif d’attraper au moins un mouchoir quand on te fait les poches…)

Me voilà prête pour pular (sauter et danser) à la fête du peuple, au carnaval le plus populaire du Brésil !

Tout ça pour aller où ? Pour suivre les blocos et Trios Electricos (gros chars décorés et équipés d’énormes sonos où officient danseurs, chanteurs et stars locales), qui circulent sur les avenues principales de Salvador et le long du front de mer. Je suis allée dans deux quartiers : Campo grande et Barra. La journée, plus pépère, on regardait les batucadas jouer et les cortèges déguisés défiler pour le carnaval des rues, dans le vieux quartier du « Pelourinho », ghetto touristique certes, mais pas sans risque passée 1h du soir. Le soir, donc, 2 millions de personnes dans les rues suivaient les chars en chantant, dansant, sautant, embrassant, bousculant, etc. C’est sport. Surtout quand on a pas acheté le t-shirt du bloco, le sésame qui permet d’entrer dans le bloc, à l’intérieur du cordon de sécurité. Car les blocos sont séparés de la foule par une corde. Eh bien entendu, j’en ai pas acheté. Et pourquoi ? Parce que le Brésil à ce stade commence à me coûter un bras et pas envie de mettre 100 euros pour un t-shirt qui sera l’objet de convoitise et donc me faire dépouiller dès que je mettrais un pied dans la rue (on peut aussi le mettre au dernier moment remarque). Donc je fais partie de la foule immense, du commun des mortels, qui dansent hors du bloco et envahissent les rues et estrades de Salvador. Faut pas avoir peur et aimer les bains de foule. Au passage, je plains les vendeurs ambulants et les ramasseurs de canettes dont les sacs font 2 à 3 fois leur taille, et qui essaient de se frayer un chemin tant bien que mal dans cette marée humaine…

Résultat des courses :

> La première fois, la première nuit : partie en groupe avec 4 autres européens rencontré 1h avant, il était grisant d’être emportée par la foule en liesse, l’ambiance de folie, de voir déborder la rue de gens de tous les côtés, de lever la tête vers les estrades géantes, de suivre et danser derrière un char immense, d’entendre les hélicoptères tournoyer au-dessus du défilé, de s’écarter quand une grappe de policiers armés et casqués avec matraque au poing vous regarde méchamment. Après, la surprise passée, l’euphorie retombée, j’entends plus qu’un truc qui m’endort un peu : la musique de variété brésilienne. C’est vraiment pas mon truc. Imaginez la Chance aux chanson de Pascal Sevran version Brazil, diffuser ses tubes et envahir les rues ? Ouais… voilà quoi. Ce qui est pour moi du folklore, est du caviar musical pour d’autres. Il demeure que ça reste une expérience inoubliable et mémorable…
> Au final, personne ne m’a fait les poches… Mise à part la foule oppressante qui s’agite, se défoule, et se déhanche, je n’ai pas ressenti de danger, bien qu’étant avertie, j’étais toujours sur mes gardes. Et pourtant, l’imposante présence de la police militaire et ses arrestations multiples m’indiquaient bien que le danger existait. D’ailleurs, l’apogée a été atteint quand un jeune homme a été plaqué à terre et s’est fait désarmer par les flics.  Les gens ont applaudi et ont continué à faire la fête comme si de rien n’était. Moi en revanche, j’étais moyen sereine. C’est pas tous les jours qu’on croise quelqu’un avec un gun..
> Même s’il est invisible, le danger rode toujours à quelques mètres : un des garçons rencontrés à l’auberge qui nous accompagnait (et qui 20 min avant m’avait tiré des bras d’un gros relou, merci encore Steeve…) s’est fait ouvrir l’arrête du nez à un mètre de moi. Il n’a pas compris ce qui c’était passé. Je l’ai vu tomber à terre, le sang jaillissait et il ne bougeait plus. J’ai cru qu’il avait perdu son œil à la manière dont il se tenait. Violence purement gratuite qui lui a valu quelques points de sutures et un grand effroi. Un brésilien attentionné lui a porté secours, a donné son numéro de sécu pour qu’il puisse bénéficier des soins, et a saoulé un taxi pour qu »il nous prenne à 7… C’était rock’n’roll ! Mais la nuit peut devenir dangereuse pour des gringos et les taxis ne sont pas légions…

Tribute to Steeve :

Et pour la petite histoire, le lendemain matin à l’aéroport, encore bouleversée par cette nuit, je fis la rencontre de Bob Sinclar qui nous proposa à mon amie et moi de grignoter un bout ensemble. Après une discussion bien sympa et inattendue, il m’apposa son doigt sur mon front pour faire « disparaître cette ride de stress« . Moi ridée, mais quelle idée ! Lol  😀

 

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Rio de Janeiro

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Bon, je vais la faire courte, je m’aperçois que le post s’allonge, s’allonge…

Le monde entier associe le Carnaval du Brésil à celui de Rio,dont les photos et retransmissions télé parcourent la planète, célèbre grâce au show des écoles de samba qui défilent sur 700 mètres en ligne droite dans le Sambodromo. Si le carnaval de Salvador se vit, celui de Rio se voit… à moins que vous défilez !
Non, c’est pas une blague. Si vous payez votre costume à l’avance vous pouvez faire partie des 3000 danseurs d’une école (Il y a une vingtaine d’écoles…). Et après avoir demandé à 2 brésiliens leurs impressions, ils s’accordent à dire que « C’est très fort ! » Peut être un nouveau chapitre à rajouter dans ma liste de vie… et puis moi qui ait toujours voulu porter des plumes…

Des amis brésiliens nous ont négocié les places. Tenez-vous bien :  on est quand même passé de 300 euros à 190 euros pour une place dans les estrades, pour la soirée des meilleures écoles. Pour être au premier rang, il aurait fallu cracher 1500 euros…
Mais bon, c’est le prix d’un rêve et il fut joli : du 19h jusqu’à 7h du matin, vous en prenez plein les mirettes. Déjà, dès l’entrée dans le Sambodromo vous avez des frissons, vu la foule (Encore…). Le défilé des chars est juste grand, magnifique. Encore une fois, ça donne envie de le voir de près et d’y participer pour vivre l’expérience à fond. (On s’y est pris trop tard… grrr…)
Quelques jours après, la télé diffuse le classement du jury et désigne le plus beau défilé en récompensant 1 an de travail. L’école remporte alors le titre de championne de l’année. ça rigole pas là-bas. C’est une vraie compète olympique.
Bon, confidence : on a pas tenu jusqu’à 7h du mat…

Dans les rues de Rio : le carnaval, gratuit, se transforme plus en Spring Break géant pour étudiants boutonneux. Et à Lapa, le soir, le quartier se drape d’un odeur d’urine assez prégnante. Parait que la majorité des cariocas se barrent pendant le carnaval, seulement 1/4 font la fête. Donc tout ça, serait le fait des touristes… pas bien 🙁
Le soir, pas de chars, juste des milliers de milliers d’âmes déguisées et esseulées qui cherchent à boire.
Contrairement à tout ce qu’on m’avait raconté, Rio reste assez soft, et même si on vous dit que le danger est là, on sent aucune pression (après, quand on a vécu Bahia, le reste paraît etre du pipi de chat…). Les gens sont décontractés et déguisés en tout et n’importe quoi. Vous allez voir un papi avec une perruque d’iroquois à 8h du mat’ boire son café, des fées de 40 ans se baladaient en pleine journée, des fausses infirmières aux gros seins accompagnés de Superman sur la plage, des femmes d’affaire en tailleur portant juste un masque, des jeunes hommes travestis s’agitaient et hurlaient dans le métro. Bref, c’est la fête au village ! Du soir au matin, ça s’agite, ça chante, ça danse. Et pour cause, les jours du carnaval sont tous fériés; les gens se laissent aller ! Bémol sur les déguisements : c’est pas de la haute voltige, c’est vraiment pour s’amuser. Sinon, j’ai loupé les carnavals de rue avec batucadas. Mais parait-il qu’ils n’égalent pas ceux de Salvador…

Le Brésil  ? Un seul pays et 36 carnavals. A vous de voir à présent quel type de carnaval vous correspond le mieux…

 

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Ayant eu un problème de conversion de fichier avec mes vidéos, j’ai préféré au final vous faire partager « The city of Samba », clip vidéo bien plus parlante :
[vimeo 37157187]

2 commentaires

lady dee 6 mars 2012 - 11 h 46 min

Oh putain la chaaaaaance sniff si tu savais à quel point je t’envie :/ profite bien et prends plein de photos pour nous! bisous

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Glose 8 mars 2012 - 13 h 57 min

 C’est des choses qui arrivent :)) J’en ai bien profité en tout cas 🙂

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