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Tendances : foodie, night, shopping… le Paris préféré des parisiens !

par Glose
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Suite à la 1ere étude lancée par Mastercard dans le cadre de Priceless Paris, une 2e étude voit le jour « Le Paris préféré des parisiens« …

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Il y a une quinzaine de jours, l’institut de sondage Ipsos m’interviewait à propos d’une enquête concernant ma vie parisienne, sûrement dans le cadre de la prochaine élection municipale. Les thématiques portaient sur le vivre à Paris (Espace, jardins, logement, parking, propreté, sécurité, etc.) et les différents projets urbains mis en place ainsi que les futurs (Quais de Seine, velib, Place de la République, les Halles, etc.). A la question : » Quitterez-vous Paris pour vivre ailleurs ? » . J’ai spontanément répondu oui, mais pas en France et en réfléchissant bien, je ne savais pas où aller. Finalement, l’envie d’espace, de soleil, de verdure me tente et me donne envie de tout quitter mais je ne vois aucune ville ayant la même aura et attraction qu’exerce Paris sur moi. Le vague sentiment d’être prise en otage par une capitale qui n’est pas la meilleure ville où il fait bon vivre, me laissa un léger goût d’amertume. Lors de la présentation de l’étude sur « Le Paris préféré des parisiens » par le cabinet happycurious au Perchoir (11e), je constatai que je n’étais pas la seule à être enchaînée « attachée » à Paris. Entre autres. Car d’autres perceptions, penchants et comportements me révélèrent que dans les grandes lignes, j’étais bien ancrée dans cette tribu spéciale qu’on nomme les « parisiens ». Et cette étude, je vous la partage en vous transcrivant les points clés. Enfin… j’ai fait de mon mieux pour synthétiser mais je n’y suis pas arrivée comme je l’aurais souhaité :/
Car difficile tant l’analyse est fine, fouillée et riches d’informations sur la cartographie des usages, routines et tendances des parisiens… bien plus complète et moins attendue que les infographies de Merci Alfred… (mais je t’aime bien Alfred quand même…)
Bonne lecture !

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Le Paris préféré des Parisiens

A l’occasion du premier anniversaire de son programme «Priceless Paris», et après une première étude sociologique réalisée à l’automne 2012 autour des moments innestimables à Paris, MasterCard France a mandaté le cabinet happycurious pour aller à la rencontre des Parisiens et explorer avec eux, les lieux et les raisons de leur attachement à Paris. Leurs réponses, histoires et anecdotes ont dessiné une cartographie du Paris préféré des Parisiens autour de 5 parcours privilégiés : Paris Foodie, Paris Arty, Paris By Night, Paris Shopping & Paris As a tourist. Sur cette base, happycurious a identifié et analysé les tendances de fond et signaux faibles qui traversent ces 5 univers de référence.

 

 

Le Paris foodie des parisiens

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  • La Foodologie parisienne se résume en une formule : l’antithèse de l’industrie du goût.  Aucune chaîne de restaurants n’est citée mais une déclinaison de tables par le même chef séduit si le projet apparaît comme restant à taille humaine et ancré dans son voisinage (ouverture de secondes adresses et autres concepts spécialisés par Inaki Aizpitarte avenue Parmentier, Grégory Marchand rue du Nil, etc..).  c’est un jeu de “Monopoly culinaire” aux antipodes du concept de chaîne classique qui se dessine désormais à Paris.
  • On se recentre sur la qualité du produit : quand Paris met les grands plats dans les petits. avec l’arrivée d’acteurs tels qu’Omnivore, le Guide Fooding ou encore Gelinaz, a émergé une cuisine moins rigide, voire affranchie. ( les noms des restaurants se font discrets («Table»,«Manger», «Glou»), les tabliers deviennent bleus marine ou rayés, les nappes en tissu disparaissent, avènement de la “street-good“ avec les take-away et autres food-truck très qualitatifs).
  •  Le bien-manger se situe très clairement au cœur des préoccupations des Parisiens qui ont ainsi adopté le « Cook It Yourself » et au travers de sa large offre
    de lieux dans lesquels on apprend à cuisiner.

 

Le Paris Arty

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  • Profusion de son offre culturelle  grâce à ses institutions (grands musées et centres d’art), mais également, à l’est de Paris particulièrement, galeries et ateliers pullulent, collectifs et quartiers s’organisent, et ce dans une démarche d’ouverture à double niveau : une ouverture au public tout d’abord, le rapport à l’art ne se limitant plus à la seule contemplation mais intégrant de l’action et des interactions (rencontres d’artistes, visites d’ateliers, fréquentation de lieux de co-création…).
  • L’Arty-Mixologie :  les nouveaux espaces tendent toujours davantage au pluridisciplinaire et les collectifs jouent de la complémentarité des savoir-faire de chacun de leurs membres (cf. les membres de la Splendens Factory officiant en illustration / photographie / cinéma / entertainment). De plus en plus d’endroits “mixent” l’art et le shopping ou la cuisine (le récent café/galerie düo, la “maison d’édition” du Bon Marché…). Le Paris Arty contemporain semble ainsi décloisonner sciemment les univers.
  • Art and the City :  l’expérience culturelle parisienne se vit désormais de plus en plus hors les murs. Les Parisiens semblent entretenir un rapport d’autant plus particulier à l’art que celui-ci s’intègre à leur quotidien : les parcours des Ateliers de Ménilmontant, les rues-galeries, les quartiers-éditeurs, les rencontres de figures intellectuelles possibles au détour d’une rue ou d’une terrasse.  Les personnes interrogées racontent se promener, faire des courses, dîner entre amis, quand parfois une oeuvre se présente à eux. En dehors de la sortie culturelle prévue et programmée, tout se passe donc également comme si l’art pouvait simplement émerger dans la vie des Parisiens et provoquer une parenthèse bienvenue. Après le Pop-Art et le Street-Art, l’avènement du « Stop-Art » ?

Paris by night

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  • Nuit parisienne : des pratiques en constante évolution. “aller en boîte” est devenu “sortir en club” ; les noctambules se mettent en quête de lieux à taille humaine (les Queen, Duplex, Rex, Planches, VIP Room ne sont pas cités par les répondants). Les portes d’entrée évitent la grandiloquence, l’accès est souvent gratuit : « happy few » n’est désormais plus synonyme de VIP. Cette mutation vers une nuit en définitive sans doute moins «show-off» se retrouve également dans l’ADN des projets des “bandes” à succès (Baron, Splendens, Experimental), à savoir des lieux créés par un groupe d’amis… pour accueillir des groupes d’amis.
    La Rive Droite est nettement plus plébiscitée.
  • Noctambulisme nomade : Paris se fête par étapes, en picorant dans chaque quartier les ambiances complémentaires qui s’y trouvent : tournée des bars à Oberkampf, puis direction les clubs de SoPi avant de faire un saut sur les quais d’Austerlitz… Le Parisien multiplie les expériences, souvent au cours d’une seule et même soirée. Le phénomène d’ouvertures multiples et répétées de nouveaux lieux répond à cette demande / recherche d’une capacité de choix multiples et variés que manifestent les Parisiens. Dans cette variété de la nuit parisienne, on constate ainsi l’émergence de deux dynamiques fortes et opposées : d’un côté, la multiplication et le succès de lieux “à ciel ouvert” (roof tops, quais, péniches – cf Le Perchoir) ; de l’autre, les lieux clos, voire cachés, avec des speakeasy.
  • La nuit, cet ailleurs qui doit rassurer : tout comme les lieux ont évolué, les manières de faire la fête également. Le désir de chercher pour danser un lieu à peine plus grand qu’un appartement, la préférence pour des projets « artisanaux » ou des clubs montés par des “bandes de potes”, l’émergence d’une offre ludico-régressive (le Ping-Pong, le Fantôme, la soirée EdBanger…) en sont des signes. Finalement, les Parisiens semblent demander à la nuit de les divertir tout en les ramenant à des cocons familiers (amis,maison, enfance) – c’est une nouvelle dynamique dans le cadre de la nuit à proprement parler mais elle rejoint des signaux déjà constatés il y a quelques années dans d’autres univers (pensons à la comfort- food et aux coquillettes-jambon à la carte de dizaines de restaurants et également servis dans des dîners d’enfants pourtant devenus (très) grands…). La nuit parisienne, restée ces dernières années en veilleuse, se doit peut-être, pour son grand retour, d’être une nuit bienveillante. C’est aussi ce que semble dire le mouvement pour l’élection d’un maire de la nuit à Paris: donner la parole aux noctambules ; harmoniser les rapports avec le voisinage ; rendre la nuit parisienne attentive à tous, pour tous…

 

Le Paris Shopping

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  • Paris est un village : Paris n’est pas une ville de commerces anonymes, mais bien une ville de commerces incarnés par “le petit fleuriste”, le boulanger ou le boucher du coin. La bienveillance mutuelle, dans la relation commerciale de proximité, n’a pas de prix pour les Parisiens qui apprécient de sentir que la capitale peut aussi être une grande-petite-ville-de-province.
  • L’artisanat du commerce, ou le goût du bel ouvrage parisien : les rues de bouche, le commerce de proximité est quelque  chose de très important pour les Parisiens et les métiers de fleuriste et coiffeur/coiffeuse ressortent particulièrement dans leur discours : la dimension “esthétisante” de leur travail paraît résonner fortement à Paris, ville de beauté(s). De l’artisanat à l’art, il n’y a qu’un pas… Et ce pas semble difficile à franchir dans un centre commercial : le mall n’existe pas dans le référentiel des Parisiens.Côté grands magasins, les Galeries Lafayette sont appréhendées dans leur dimension utilitariste quand le Bon Marché plaît tout autant qu’il intimide. Le client parisien souhaite pouvoir compter sur un rapport humain, une relation privilégiée, une complicité.
  • La boutique-slash, concept-store des années 2010 : évolution du concept-store en 3 âgesdistincts. En phase 1, colette a naturellement dominé le marché pendant des années. Si le magasin reste une source d’inspiration pour de nombreux acteurs, il n’est pas cité spontanément par les personnes rencontrées. En proposant un espace de vie plus qu’un magasin Merci, en revanche, apparaît très clairement comme le point d’origine de la phase 2 du concept-store contemporain. Aujourd’hui, avec une adresse telle que The Broken Arm, on assiste à l’aboutissement d’un phénomène qui voit le magasin multimarques élargir et concentrer son offre à la fois. Ces nouveaux lieux décompartimentent le shopping : mode, maison, alimentaire,librairie et autres beaux objets (élargissement), le tout autour d’un nombre de références très limité (concentration). C’est la boutique-slash, à savoir le magasin/restaurant/librairie/papetier/… et c’est également l’anti-Babou : dans ces magasins, il y a au final très peu de produits mais ceux-ci sont très bien mis en valeur. On se rend compte de nouveau que l’art du raffinement et de la délicatesse sied particulièrement à Paris…

 

 Paris as a tourist

 

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  • Entre l’intime et le magistral, le Parisien touriste voit double : le Paris préféré des touristes alterne entre le Paris de la proximité, de l’intime, et celui de la grandeur monumentale. Les monuments parisiens (Notre-Dame, la Tour Eiffel…) semblent fonctionner comme des « monuments repères » pour eux. Ils participent à la création d’une « marque Paris » intemporelle au travers de leur force représentative plutôt que pour leur fréquentation à proprement parler : ils rassurent les Parisiens. Le fantasme des vacances à Paris (le Paris du mois d’août), ou encore le fait de pouvoir redevenir un touriste dans sa propre ville, à l’occasion de la visite d’amis, de famille, relèvent d’un « idéal retrouvé », d’un Paris de tous les possibles.
  • Paris-sur-Seine, Transformations du “Vivre Ensemble”: si le Paris monumental rassemble donc plutôt autour du passé, le Paris intime se tourne plus volontiers vers le futur et la volonté d’agir en mode collectif. Le parisien touriste assimile par ailleurs parfaitement la sociologie des arrondissements, zones communautaires et identitaires jalonnées de frontières invisibles qui structurent fortement l’espace urbain. Etre un touriste à Paris, c’est donc aussi se promener dans la société, tout simplement en changeant d’arrondissement : sortir d’une bouche de métro “en terre inconnue” et faire l’expérience d’une autre “tribu” pour quelques heures. Mais c’est aussi revendiquer une appartenance sociale et son attachement à un quartier d’origine parce que “je ne pourrais jamais vivre dans le 16ème ou… dans le 20ème !”.
  • Paris, Je t’aime moi non plus: la relation des Parisiens avec leur ville est complexe. S’ils continuent de s’émerveiller de leur ville et de la sublimer, les contraintes de temps, la pression, le manque de spontanéité dans les relations sociales font partie des critiques courantes adressées à la vie parisienne. Il semble qu’il y ait un prix à payer pour vivre à Paris et pourtant, malgré ce prix, la plupart des répondants ne quitteraient Paris pour rien au monde.

Pour conclure…

1/Première conclusion de l’étude : il apparaît clairement sur nos différentes cartographies que le nord de Paris attire davantage que le sud. Une nouvelle géographie de la vitalité urbaine semble ainsi se dessiner dans un nord-est de Paris étendu allant du 18ème au nord du 12ème. Dans cette zone, à l’instar de ce que l’on voit à New York et à Londres par exemple, les quartiers se rebaptisent – comme s’il s’agissait de désigner un nouveau projet de quartier. SoPi (South Pigalle) est “né” il y a déjà quelques années, NoMo (North Montmartre) semble bien parti pour prendre la même voie. East Belleville ou MaBaCha (Marais-Bastille-Charonne) peuvent-ils exister demain ? La question est posée…

2/Finalement, ce qui est le plus important aujourd’hui pour les Parisiens, ce sont probablement ces deux notions : le bon et l’énergie – quand hier imposait plus directement le beau et l’élégance, très largement assimilés à la rive gauche, elle-même justement peu présente dans le référentiel des Parisiens. C’est donc une transformation sociale importante à laquelle nous assistons : les valeurs et l’inspiration populaires sont de retour. De là à estimer qu’aujourd’hui, le populaire est devenu le nouveau “chic parisien”, il n’y a qu’un pas… Le recentrage sur l’essentiel vs l’existentiel semble quoi qu’il en soit manifeste. 

3/La notion de proximité est essentielle pour les Parisiens, avec pour corollaire l’importance manifeste de l’ancrage dans son propre quartier. Je suis ancré(e) dans mon quartier : avant d’être Parisien, j’appartiens à mon quartier autant qu’il m’appartient. Dans ce cadre, les rapports humains sont beaucoup plus valorisés à Paris que dans d’autres capitales. Le fait que Paris reste une capitale à taille humaine est présenté comme inestimable par les Parisiens, exprimant ainsi leur besoin de relations personnalisées.

 

 

Observations complémentaires…

=> Autre élément significatif : la prépondérance de la cuisine, en tant qu’acte de manger. La tendance #foodlove est très clairement présente ailleurs qu’en France mais c’est peut-être à Paris qu’on en parle et qu’on y pense le plus. Le #foodtalk / #foodthought serait-il spécifiquement parisien ? A voir…
=> Au terme de cette étude, il nous semble de manière évidente que les Parisiens aiment Paris. Mais le rapport des Parisiens à leur ville peut être profondément contrasté, voire parfois contradictoire. Notons dans les éléments que regrettent le plus les Parisiens : le manque de nature, d’espace, de temps et d’improvisation. Finalement, Paris a peut-être aussi, pour ses habitants
les défauts de ses qualités : sur la question de l’espace par exemple, c’est peut-être parce que Paris est une petite capitale plutôt concentrée que la dimension « VillageS » y est bien plus saillante qu’ailleurs (exemples : New York ou Berlin).
=> Dans ce même ordre d’idées, nous avons cherché à comprendre les « traits de caractère » sur lesquels Paris est moins spontanément identifiée vs d’autres villes internationales. Il apparaît que Paris semble d’une manière générale moins « débridée » que d’autres : l’énergie festive et la notion d’exutoire nocturne par exemple sont très peu associées à Paris alors qu’elles le sont à New York, Londres ou encore Istanbul. Les relations sociales, même si elles s’inscrivent dans un cadre d’authenticité et de sincérité réel, sont probablement plus structurées, peut-être plus conventionnelles qu’à Madrid par exemple, où la convivialité est citée spontanément comme « facteur de vie » n’ayant pas de prix.
=> Pour conclure, on émettra l’hypothèse suivante : si les Anglo-saxons semblent avoir gagné il y a bien longtemps la bataille du soft power, on pourrait estimer que Paris garde la main sur le « chic power » – le chic parisien ayant toutefois largement évolué, nous l’avons vu (transformation de l’esthétique, de la marque, du goût de Paris et donc du goût propre aux Parisiens intégrant un référentiel désormais plus populaire).

 

Paris hot spot

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8 commentaires

Sheily Parisienne 2 décembre 2013 - 22 h 48 min

Perso, je ne rentre as tout à fait dans les stat mais j’adore marquer ma différence ;-)!

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glose 3 décembre 2013 - 22 h 29 min

Je ne suis pas allée ou ne connais pas tous les lieux et ceux que je fréquente ne sont pas forcément mentionnés.
Mais je m’y retrouve un peu dans les tendances. Ton truc à toi c’est le Paris secret… elle est là ta différence 🙂

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Sheily Parisienne 3 décembre 2013 - 22 h 36 min

So true 😉 !

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fannyb 17 janvier 2014 - 23 h 56 min

Est-ce que les résultats de l’enquête sont disponibles quelque part dans leur intégralité?

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glose 19 janvier 2014 - 11 h 55 min

Je vais me renseigner…

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fannyb 20 janvier 2014 - 8 h 44 min

Merci! Ton article est très complet, mais la totalité de l’enquête m’intéresse beaucoup.

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glose 22 janvier 2014 - 10 h 33 min

Hello Miss ! L’enquête complète est consultable ici : http://pt.slideshare.net/happycurious/rapport-dtude-happycurious-pour-mastercard-le-paris-prfr-des-parisiens
Bonne lecture !

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fannyb 22 janvier 2014 - 13 h 45 min

Merci!!

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