Accueil » A la une » Le sacre d’Instagram et… ses dérives

Le sacre d’Instagram et… ses dérives

par Glose
Published: Last Updated on

Quelques mois déjà que l’écriture de ce billet m’a effleurée.
Plus d’un an déjà que je m’interroge : « Mais comment font ces instagrammers qui cumulent des dizaines de milliers de followers sur Instagram ? ».

– T’es jalouse ?
– Noooonnnnn !
– …
– Bon un peu. Tout ptit’ peu de rien du tout…

 

Un billet inspiré plus par mon ressenti qu’une quelconque analyse du média social chéri du moment : INSTAGRAM.

 

 

○ Le règne de l’image et du paraître ○


 

L’ascension des réseaux sociaux n’est pas nouveau.
Mais au détriment des sites c’est une tendance récente :
« L’avenir appartient aux médias sociaux (…) les articles c’est dépassé (…) les usages ont changé » dixit Minute Buzz qui a supprimé son site dernièrement pour poursuivre ses activités sur les médias sociaux.
La célèbre blogueuse Betty a pris en 2016 la décision de mettre son blog en stand by pour se consacrer aussi aux réseaux sociaux. Une stratégie plus axée sur l’image pour elle et orientée plus vidéos pour Minute Buzz. D’ailleurs le format vidéo semble être le nouvel enjeu sacré en terme d’audience car le king des réseaux sociaux, Sir Face de Book, mise aussi beaucoup sur elle allant jusqu’à payer les médias pour en diffuser sur sa plate-forme. Un constat douloureux émerge : le format blog serait dépassé, détrôné par les réseaux sociaux. L’espace consacré au texte se réduit au fur et à mesure…
Bref, l’image contre l’écrit, le chic des photos et filtres Snapchat au détriment du poids des mots couchés sur les blogs. Place au règne de l’image et aux messages de 140 caractères…

Instagram, le média social de l’image par excellence, attire de plus en plus de fidèles : 600 millions d’utilisateurs au dernier recensement. Si les comptes de stars attirent des millions de followers, ils n’ont pas le monopole des gros chiffres. Et ça laisse rêveur : des inconnus peuvent devenir aussi des vraies star de la plate-forme, des « gourous » du lifestyle en réunissant une forte communauté avec des milliers voire aussi  des millions de suiveurs. Et chez les marques, ça fait plus que « TILT ! ».

Il ne faut donc pas s’étonner que de plus en plus de personnes aspirent à devenir un(e) influenceur(se) Instagram car sur le plan de vie, c’est toujours  plus reluisant de se taper un shooting photos harassant aux Bahamas pour dévoiler son trikini que de pianoter sur une caisse de supermarché. Et sur le plan lucratif ça peut devenir très très intéressant. Une publication insta peut atteindre 30 000 euros pour Samar du blog Ulap dont le compte Instagram atteint les 104 000 followers. Certains en ont même fait leur…  gagne-pain  job.
Ça laisse rêveur, hein ? Moi en tout cas, ça me laisse rêveuse.
Instagram devient un enjeu stratégique pour les marques comme pour les influenceurs. La rémunération grâce à Instagram devient une motivation, un moteur assez puissant pour générer des stratégies pour augmenter son nombre de followers… à tout prix. Au risque de ne plus vouloir dire grand chose comme l’écrivait la blogueuse Dolly Jessy.

 

 

 

○ La pression de l' »event blog »… ○


 

Moi, je n’arrive pas à dépasser mes 3,6 k de followers. Du coup, gros complexe quand je suis invitée  à un event blog, cerclée par des comptes Insta affichant insolemment au compteur des dizaines voire des centaines de gros K.

Des milliers de questions se bousculent :
« Mais pourquoi m’a-t-on invitée ? » « Qu’est-ce qu’on me trouve ? » »Qu’est-ce que je leur ai fait ? »

 

glose-fun

 

Et vient le même moment inéluctable et gênant entre blogueuses aux gabarits insta inversement proportionnel.
– C’est quoi ton insta ?
– C’est Glose. Tout court comme le nom du blog.
La nana regarde.
Malaise.
Elle tire la tronche comme si je lui avais présenté un maroilles de 100 ans d’âge cramé au soleil.
Et la nana elle ne te parle plus ni se soucie de toi dès qu’elle a aperçu qu’elle comptabilisait 10 fois plus de followers. Sincèrement, je me sens comme une pauvre merde à chaque fois. J’aime pas trop, hein. J’exagère à peine.
Et si, par politesse elle te suit dans la seconde. Une semaine après, elle te unflollow.
Je parle en connaissance de cause.
(bon il y a des exceptions…)

 

Pensées aux RP :
– Mais pourquoi vous m’avez fait ça ???!!!
(Merci pour ce moment… Mais je vous aime quand même, hein !)

 

 

 

 

○ Acheter des followers ? ○


 

Et puis il y a ceux qui ont 10 000 followers et 10 likes en moyenne par photo. Ces personnes ont dû crevé leur budget d' »achats Instagram » parce que tant qu’à faire autant acheter des likes aussi pour être raccord. Et pas que des suiveurs qui suivent pas. Ça se voit comme Brad Pitt tout nu assis sur mon pif.
Eh oui… tout peut s’acheter sur Instagram : des followers, des likes. On en vient aux dérives. Et du coup comment mesurer la véritable influence de ces comptes ?  Comment les agences font-elles pour ne pas se faire avoir ? Ahahaah !
La blogueuse Emmanuelle du Goût d’Emma nous donne quelques pistes sérieuses concernant les blogueurs dans un article très bien documenté.

Je ne vais pas mentir. Face à la pression décrite plus haut et ma jalousie bien placée, bien sûr je suis grave tentée d’en acheter.
Puis un souvenir jaillit, suivit d’un double warning flamant rose fluorescent :
En fait je l’ai déjà fait ! Scoop…
Il y a deux ans, j’avais acheté 500 faux followers pour donner un coup de pouce à mon Insta. Mais vu la vitesse à laquelle, les gens m’ont unfollowé en 1 an, j’en viens à cette conclusion :
1/ J’ai payé pour rien
2/ Aujourd’hui, il doit me rester 2-3 personnes de ce lot. Allez peut être 10.

Autre constat : si je ne poste pas de clichés pendant plusieurs jours, je perds des followers. Mystère…
Ils pourraient se dire « C’est cool, elle ne spamme pas trop » mais non. Du coup, je me sens obligée d’être régulière pour maintenir le rythme de croisière au risque d’être déplumée.
Pourtant, je soigne mes photos, je m’y reprends des dizaines de fois avant de poster la meilleure (Un modus operandi qui n’a rien d’instantané), ça me prend du temps, pas de grasse mat’ le week-end en hiver pour photographier chez moi car je n’ai pas de lumière en semaine, je planifie donc la publication de certaines photos, je contrôle la cohérence de mon univers, l’harmonie entre elles (je ne poste pas tout ce qui me passe dans mon champ visuel), je te colle des hashtags « pertinents » en veux-tu-en-voilà, je like et commente des photos, je poste régulièrement, je ne suis pas une « photographeuse » compulsive. J’y passe bien 1 heure par jour entre postage et consultation.  Bref, j’y travaille beaucoup même si ça ne se voit pas.
Mais c’est pas le gros décollage annoncé. J’ignore comment font les autres…
Je vous ai déjà dit que je pensais m’inscrire à une émission de télé-réalité ?

Mais depuis que j’ai les stats Instagram, je vois aussi que pour 119 likes, il y a eu 740 impressions pour une photo par exemple. Pour 65 likes, 506 impressions. Ce qui donne une jolie visibilité en si peu de temps car mes articles sur le blog n’atteignent pas cette audience en 1 semaine.
Et puis je réalise : « Punaise, tu ne vas pas te foutre le moral à zéro pour cette histoire de chiffres ? Tu vaux bien plus que ça…« .
Ben si un peu.
Je dérive à ma manière…
Mon moment « Valentine Hello »…

Et puis récemment, j’ai décidé d’être dans le lâcher prise, de ne plus me soucier de grand chose dans ma vie globalement, Instagram inclus. Je veux surtout que ma galerie d’images soit une belle mosaïque qui me corresponde dans l’idée que j’ai de ma vie rêvée. Oui parce que la moindre chaussette qui traîne avec le mouchoir sale, je vous le mettrais en scène, croyez-moi. Je vise la qualité, je reste active par plaisir tout en ne me souciant plus des chiffres. Sinon ça vire à l’obsession.
Bon c’est déjà fait….
C’est grave docteur ?

 

○ Et le blog dans tout ça ? ○


 

Bref, il deviendrait moins intéressant de lancer un blog aujourd’hui. En plus c’est archi-saturé.
Je parle pour ceux dont ce n’est pas la passion bien sûr.

Personnellement, mon blog est le point d’ancrage, le navire amiral de mes activités « d’influenceuse » et mes réseaux sociaux sont ses satellites. Je naviguerais à contre-courant de la tendance donc. Peut être ça le souci entre Instagram et moi…

Mais mon blog conserve sa place centrale contre vents et marées car :

1/ L’audience du blog génère plus de trafic que mes followers sur Insta. Mes articles de fond et mes tests gagnent en référencement d’année en année. Et ceux là pourront être retrouvés plus facilement, plus visibles qu’une image Instagram. Ma performance à ce jour : deux articles ont atteint en 4 ans respectivement 64 838 vues et le 2e 57 733 vues.  C’est 10 fois plus que certains articles lifestyle de grands magazines de presse en ligne…

2/ Parce que j’ai envie de garder le contrôle de mon contenu. Aucune envie d’être à la merci d’un média social qui jongle avec un algorithme au gré de ses humeurs, ses objectifs de rentabilité et privatise mon contenu.  Oui je suis égoïste.

3/ À l’origine, le blog est né de l’envie d’écrire, frustrée de ne pouvoir facilement faire lire mes écrits de romans 200 pages à mes amis. Aspirant écrivaillon, je suis oui. Un billet d’humeur bien écrit de temps à autre me permettait de mieux sonder les réactions provoquées par ma plume. C’est ce que je recherchais. À la base.

4/ J’ai envie de rester optimiste : le blog est en déclin, vive le blog !
Et je me dis qu’un jour quand tout le monde ne fera plus que des photos et des vidéos ou qu’un média social s’éteindra, on sera bien content de découvrir qu’il existe des archives, des contenus riches d’informations, des analyses, des textes illustrés avec pas une photo mais plusieurs photos, agglomérant tous les formats (vidéo, gif, son, infographie…). En attendant, je construis, consolide mon patrimoine en enrichissant d’années en années ce truc vintage qu’on appelle blog et qui reviendra à la mode. La définition même du cycle.

Bon c’est pas pour maintenant c’est pour le futur.
Le futur-futur car le règne de l’image, on en a encore pour quelque temps…






10 commentaires

Christophe 22 décembre 2016 - 14 h 18 min

Super article, as usual! Et je mets au défit un nombre incalculable de starlettes d’instagram de pouvoir écrire ne serait-ce qu’avec un millième ou même une dizaine ou centaine de millième (ben oui normal, c’est inversement proportionnel à leur nombre de follower(euse)s liker(esue)s, elles l’ont bien cherché!) du talent de ta plume. Partageant la vie d’une blogueuse qui a les mêmes doutes et les mêmes ressentis, j’aurais tant à écrire sur le sujet « vu de l’extérieur  » que je ne vais pas m’étendre ici. J’espère qu’on aura l’occasion d’en parler ensemble si on se croise en 2017… ou 2018, mais qui sait d’ici là, Glose aura peut-être tout explosé et cet article ne sera plus qu’un souvenir des années de dur labeur avant le succès! En tout cas, c’est tout ce que je te souhaite!

Répondre
glose 23 décembre 2016 - 15 h 29 min

Tu m’as bien fait sourire avec ton dizaine de milliers 🙂
Ce serait intéressant que tu écrives cet article vu de l’extérieur, l’homme de la blogueuse. Vraiment 🙂 Et tu le fais publier par elle !
Il y a plus de chance qu’on se voit que j’explose quelque chose ( à part mon compte en banque ! :P)

ça fait plaisir que tu commentes en tout cas 😀

Répondre
Aline 22 décembre 2016 - 19 h 47 min

Un article honnête sur l’envers du décor d’instagram, tu ne caches pas ta « jalousie » ou ton achat de followers qui sont deux choses pas toujours bien vues et cela rend ton article d’autant plus intéressant.

Répondre
glose 23 décembre 2016 - 15 h 31 min

Je me suis dit : « autant aller jusqu’au bout dans la démonstration et tout dire »
Et puis je suis dans ma période lâcher-prise, je n’ai pas grand chose à perdre, juste peut être faire du bien à tous ceux qui ressentent la même chose 🙂
Merci pour ton message 🙂

Répondre
Le blog de Lili 23 décembre 2016 - 13 h 54 min

Je me suis vraiment donné comme ligne de conduite : pas d’argent pour les réseaux sociaux 😉
Comme toi, mes réseaux sociaux sont des satellites : c’est le blog qui prime. J’ai moi aussi envie d’écrire et suis persuadée que, sur la durée, on renseigne plus les internautes avec des articles qu’avec des photos exclusivement.
Je me demande si les blogs ne sont pas dévalorisés par certains car les stats sont cachées. On ne voit pas les gros chiffres qui authentifient la validité de ce que l’on serait en ligne… Finalement, est-ce qu’il n’y a pas que pour les partenariats et les autres blogueurs que l’on est des (petites ;-)) quiches avec seulement 2 ou 3000 abonnés sur les réseaux ?
Mais ça me fait un peu mal aussi de voir qu’avec 24 000 visiteurs par mois sur le blog – ou même 12 000 de plus un mois de Noël – je peux passer pour une rigolote parce que je n’ai pas 10000 followers sur Instagram. Bref…
Le règne des apparences… 😉
Persévérons !
Bonne fin d’année miss 🙂

Répondre
glose 23 décembre 2016 - 15 h 45 min

Je pense surtout que pour d’autres blogueurs, on peut paraître pour des « petites quiches » ! En décrivant une scène répétitive lors d’un event blog, on voit bien que le nombre de followers sur insta est égale à ta valeur en tant qu’influenceur pour ces personnes. Il existe un vrai snobisme. Car en matière de partenariats, on n’est pas trop trop mal loti, ça pourrait être pire ! Tu bénéficies aussi de la durée : 8 ans de blogging pour toi, ça impose une certaine expérience et une fidélité de la part de ta communauté. Et un vrai travail réalisé sur la longueur. Tu as 3 ans d’avance sur moi 🙂

Tes chiffres sur le blog sont impressionnants ! Chapo ! Alors c’est vrai que les réseaux sociaux, c’est l’arbre qui cache la forêt en ce qui te concerne. Le règne des apparences, tu l’as dit !
Mais je pense que les agences qui te contactent en ont bien conscience.

Ah patience, on les aura nos 10 000…. un jour !

Et maintenant que j’y pense, les médias sociaux ne sont pas ouverts à tous : j’ai pas mal de lecteurs sur le blog qui n’ont pas de Facebook et encore moins Twitter et Instagram. A rajouter dans l’article…

Persévérons et longue vie aux blogs des Lili ! 😛
Et belles fêtes de fin d’année à toi !

Répondre
Le blog de Lili 23 décembre 2016 - 21 h 24 min

Merci merci 😉
C’est vrai que tout cela ne nous empêche pas d’avoir des partenariats ! (Quand je pense que je me disais il y a quelques années que ce serait cool de tester un restau et que je mets maintenant parfois 3 mois à caler une date ;-))
D’ailleurs, j’ai pas mal de fréquentation liée au domaine du voyage et c’est le sujet sur lequel on ne me sollicite quasiment pas :p
Ce qui a le don de m’agacer, ce sont les plateformes de mise en relation marque-influenceur qui me contactent pour que je m’inscrive dessus et pour lesquelles je me rends compte, une fois dessus, que la seule exigence est celle des 10 000 abonnés sur un réseau au moins 😉 Le petit côté « non mais, en fait, tu ne vaux rien » alors que je n’avais rien demandé, ce n’est pas très agréable.
Tu as raison : les réseaux ne touchent pas tout le monde. Quand je regarde les personnes jeunes de ma famille (hors Paris), c’est Facebook pour un usage privé qui prédomine. Twitter : même pas en rêve ! lol
Allez, les 10 000 : en 2020 peut-être ? 😉
Passe de belles fêtes toi aussi !
Bises

Répondre
EbonyVybz 25 février 2017 - 14 h 31 min

au top ton article merci bcp de l’avoir écrit, c’est tellement vrai tout ce que tu dis…

Répondre
glose 27 février 2017 - 9 h 55 min

Merci beaucoup ma belle ! ça m’a aussi fait du bien 🙂

Répondre
simona 5 juillet 2018 - 12 h 43 min

En quelques années l’influence digitale, cet outil fondamental à changer la façon de promouvoir auprès des consommateurs potentiels l’image et la notoriété d’un produit (Mode, Lifestyle, Sport), d’un lieu (Hôtel) ou d’un service. Comme l’écrit @bernard_jomard qui donne de très nombreux détails et contacts, Faut-il alors miser sur les influenceurs et sur l’influence marketing, ce levier est-il indispensable pour toucher la génération Z , Enfin, comment trouver les Meilleurs influenceurs http://bernard-jomard.com/2018/03/23/quest-ce-que-le-marketing-dinfluence-digitale-en-2018/

Répondre

Laisser un commentaire

Tu aimeras aussi...