Parfois, j’ai envie de râler. Car j’aime râler.
Un peu comme les parisiens. Comme tous les parisiens et les parisiennes. Ou comme tous ces parisiens et parisiennes qui râlent face aux parisiens et parisiennes qui les énervent parce que les parisiens et parisiennes râlent.
Une boucle sans fin où tout le monde se mord la queue…
Comme le frustré qui m’a lancé : « Sous chaque queue de cheval, il y a un trou du cul ».
Un indigène souffrant manifestement doublement de parisianisme aiguë et… d’alopécie.
Moi je râle car piquée par la logique. C’est le bon sens qui conspue à travers moi…
Je suis dans la rue et évidemment, je suis en plein sprint. Je ne connais pas la marche quand le retard me follow comme mon ombre. C’est pile le moment où le ou la parisien(ne) t’arrête brusquement dans ton élan, faisant crisser tes talons à 400 balles sur le macadam pour te dire :
– Elle est où la rue du Général Machin Chose ? T’as pas une clope ? T’as pas 1 euro ?
La personne ne se dit pas :
– Elle court donc elle est pressée, je ne vais pas la retarder alors qu’il y a foule de gens qui marchent à 2 à l’heure à côté de moi.
Non elle s’est cru dans « Pékin Express » :
– Tiens elle est en retard, je vais lui couper sa course, lui rajouter un stress supplémentaire. C’est bien plus rigolo d’enquiquiner les coureuses de fond…
On a aussi les sans-gêne. Catégorie à haut potentiel de recrutement, les rangs ne désemplissent jamais. Toujours dans la rue, pour une fois tu marches car tu es en pleine conversation téléphonique. C’est pile le moment où le ou la parisien(ne) t’arrête brusquement dans ton élan, laminant ta déclaration d’amour à deux balles pour te dire :
– Elle est où la rue du Colonel Machin chose ? T’as pas une clope ? T’as pas 1 euro ?
La personne ne se dit pas :
– Elle est au téléphone je ne vais pas la déranger alors que j’ai des gens « ouverts » à une interaction tout autour de moi.
Non, non. Elle se dit :
– « Si j’entends la voix de cette fille, c’est qu’elle parle, elle n’est pas atteinte d’aphasie comme tous ces parisiens sourds-muets qui ne m’entendent pas… »
Sans oublier ces paparazzis de la mode. Ces fashionistas sans scrupule qui te courent après pour prendre en photo ton dernier tote-bag au message audacieux, ton it-bag sorti d’un magazine féminin ou tes superbes escarpins hermès. Fatiguant à la fin !
Ah non… pardon.
Cette fille…
C’est moi…
#jesuisparisienne #jesuisschizo
Le vrai parisien n’aime pas Paris, mais il ne peut vivre ailleurs.
Alphonse Karr