Suite à une promenade sans saveur dans le 16e Nord, pas découragée, je voulais poursuivre ma découverte de cet arrondissement de Paris, côté sud, de la porte de Saint-Cloud à Jasmin.
En suivant l’un des circuits proposés dans le livre Promenade dans les villages de Paris, 16 itinéraires de charme, j’ai exploré ce village historique, autrefois un faubourg de Paris où célébrités et bourgeois se faisaient construire de belles propriétés. Ce fut une promenade enrichissante et pleine de découvertes, entre statues et fontaines historiques, espaces verts, et villas privées. Chaque coin de rue raconte une histoire, offrant une expérience immersive qui mêle nostalgie et modernité. Auteuil, avec ses villas privées et ses rues charmantes, est un véritable joyau pour les amateurs de patrimoine et de découvertes atypiques.
○ Balade dans le sud du 16e arrondissement ○
Ce quartier, marqué par son architecture Art Nouveau, révèle un véritable trésor de paysages pittoresques et une atmosphère villageoise unique.
Autant je me suis ennuyée dans le nord, autant je me suis fait plaisir dans le sud. Architecture variée, parfois grandiose, parfois charmante au style cottage ou médiévale, accueillant des villas aux airs de maison de campagne, Auteuil était autrefois un faubourg de Paris, où les célébrités de l’époque se faisaient construire de belles propriétés.
Des habitants attentifs qui me demandaient si j’avais perdu mon chemin, une vieille dame venant me raconter l’histoire d’un bâtiment qui m’intéressait, ajoutés à des anecdotes historiques, cette promenade fut plaisante et intéressante.
Sur ce parcours, j’ai fait pas mal de découvertes non mentionnées dans le livre comme
- Le 40 quai Louis Blériot, un immeuble art déco « pailleté » signé Marteroy et Bonnel, qui capture parfaitement l’esprit du style de vie parisien
- La plaque de rue au style « gothique » de la rue Agar
- Etre sur la voie Georges Pompidou pour regarder les embarcations sur la seine et contempler l’horizon comme une vraie bouffe d’air.
- La rue Jean de la Fontaine riche en bâtiments classés comme le Hameau Béranger et l’Hôtel Mezzara, chefs-d’œuvre d’Hector Guimard, la Fondation d’Auteuil, etc.
- Ayant habité la rue Le Marois à 20 ans, ce fut aussi une promenade nostalgique, un retour sur certains lieux que j’ai fréquentés.
Chaque détour offrait une vue différente de l’héritage architectural et culturel du quartier. De la Villa Molitor à la Villa Michel-Ange, en passant par la célèbre Villa Montmorency, ces hameaux privés témoignent de l’élégance et de la diversité du 16e arrondissement.
○ Le village d’Auteuil ○
Avant l’annexion de 1860 qui les rattachées à Paris, les communes de Charonne, Passy, Montmartre, Vaugirard et leurs voisines étaient indépendantes et possédaient leur identité propre.
Haut lieu de villégiature, une douzaine de vastes propriétés aristocratiques se sont implantées dans le hameau rural d’Auteuil entre les 17e et 18e siècle. Il n’en reste plus grand chose à partir de 1830 : les nobles furent rejoints dans leur campagne par les bourgeois et les artistes qui louèrent des demeures plus modestes et en série.
L’hiver, les villageois s’activaient entre les vignes et labouraient les terres. Au printemps, les notables parisiens revenaient.
Si l’annexion de 1860 créa une perte d’identité de sorte qu’on a tendance à placer Auteuil et Passy dans un « même panier », Auteuil a su mieux conserver son côté village sur quelques portions de rue avec ses marchés animés comme celui de la place Jean Lorrain, ses cafés conviviaux, et son quartier traditionnel où la communauté se retrouve. Entre les échanges chaleureux avec des habitants et les anecdotes historiques partagées, on ressent une vraie proximité et un attachement à ce village parisien.
Je vous laisse découvrir cette balade enchantée en photos…
Porte de Saint-Cloud. Au Moyen-âge, à la place des deux fontaines sculptées par Paul Landowski, se balançaient les dépouilles d’individus pendus par une justice expéditive. Ici même ont été enterrées vivantes deux femmes coupables de menus larcins en 1295 et 1302.
Ça fait froid dans le dos d’imaginer ces pendus ici même…
Le cimetière d’Auteuil
Villa Dietz-Monin
Villa Claude-Lorrain
Villa Meyer… À la fin du 19e siècle, toutes ces maisonnettes logeaient des ouvriers
Laboratoire aérodynamique Eiffel : ce modeste hangar fut le témoin des balbutiements de l’aéronautique. Le lieu se visite à l’occasion de la fête de la Science ou des journées du patrimoine
On continue la balade dans la rue Boileau qui n’a pas perdu son charme villageois…
Entrée du Hameau Boileau site classé et difficile d’y entrer à moins de connaître un résident. Il abrite des hôtels particuliers évoquant une maison hollandaise, un chalet suisse, un cottage normand, un palais arabe, un manoir gothique…
Toujours la rue Boileau…
Parc caché du 37 rue Boileau, vu par un trou de la palissade au 11 rue Molitor
Rue Molitor
Un petit street art s’est glissé…
5 Rue Donizetti
Entrée de la célèbre villa Montmorency : la villa constituée d’une cinquantaine de maisons séparées par des allées (avec une place centrale comprenant une fontaine) fut bâtie en 1860 d’après les plans de l’architecte Théodore Charpentier2. Voir une vue aérienne de la villa
3, rue Girodet : sur la devanture de la teinturerie, une réclame calligraphiée à l’ancienne désuète à souhait
20 rue Poussin
« Mouton Blanc » 40 rue d’Auteuil : Boileau, Molière, Lafontaine et Racine aimaient s’attabler à l’auberge du Mouton-Blanc. Pendant la durée de ces réunions, cette académie composait le verre à la main des œuvres qui connurent plus tard un grand succès.
Entre la place Jean-Lorrain et l’église d’Auteuil, la rue d’Auteuil – grand-rue du village – a gardé quasi intacte sa physionomie du 18e s. L’Église Notre-Dame d’Auteuil incarne le patrimoine religieux du quartier, tout en restant un lieu d’introspection et de beauté architecturale.
Entrée du lycée Jean-Baptiste Say
Les nombreuses maisons historiques, comme celle d’Olympe de Gouges rue du Buis, enrichissent cette balade de touches d’art et culture. Ces lieux emblématiques évoquent non seulement un passé riche mais aussi une forte identité. Olympe de Gouges vécut au n’°4 de la rue du Buis avant la Révolution. Ce fut dans cette maison que 6 hommes armés de piques vinrent l’arrêter un soir de 1793 après l’envoi dune lettre à Robespierre, où elle lui proposait de se jeter dans la Seine avec elle. Condamnée par le tribunal révolutionnaire, elle finit sur l’échafaud
Blason de la Ville de Paris, apposé sur l’église, auréolé d’étoiles au lieu des traditionnelles fleurs de Lys
Il faut oublier le quai Louis Blériot et imaginez le chemin de halage qui longeait le fleuve de ce côté de la rive au 17e s. Une double bénédiction pour les riverains : les marchandises arrivaient à leur porte et la présence du câble de halage interdisait toute construction entre leur villa et le fleuve. En 1829, ces « batobus » avant l’heure furent remplacés par des bateaux à vapeur.
J’ADORE ! Cet immeuble « Art Déco » situé au 40 quai Louis Blériot à l’angle de la rue Degas à Paris. Il a été réalisé par les architectes Marteroy et Bonnel en 1932. Ses mosaïques originales sont signées Philippe et Georges Mazzioli.
Avant de s’appeler rue de la Fontaine, cette rue se nommait chemin de la Fontaine car il servait de lit à un ruisseau qui débordait facilement et ne fut canalisé qu’en 1766. Ici l’hôtel Mezzara.
La Fondation d’Auteuil : un soir de l’hiver 1865, l’abbé Louis Roussel recueillit un jeune vagabond qui fouillait dans une poubelle. Il acheta par la suite au 40 rue Jean de La Fontaine une masure délabrée pour y installer « ses enfants ». Les nourrir et les enseigner le catéchisme ne suffisait pas, il devait aussi leur apprendre un métier. Il créa donc des ateliers : mécanique, menuisière, plomberie, relieur, imprimerie… c’est ce dernier qui fit la célébrité de l’institution car les bonnes familles prirent l’habitude d’y passer commande pour leurs faire-part. Aujourd’hui, la fondation est devenue une boutique de fripes alimentées par les dons.
Toujours rue Jean de la Fontaine…
11 bis, avenue Léopold II
Le hameau Béranger, 18 rue Jean de la Fontaine
Le Castel Béranger, construit entre1895 et 1898 par l’architecte Hector Guimard, l’immeuble fut primé 1er au concours de façades de la ville de Paris en 1898 et classé monument historique le 31 juillet 1992.
La plaque de la rue Agar…
Bâtiments remarquables : numéro 8 et 10 . Ces deux immeubles sont de 1911 et signés par l’architecte Hector Guimard. Ces immeubles présentent notamment des appuis de fenêtres et balcon en fer forgé typiques du style Guimard.
La porte du 5 rue de l’Assomption
4 rue de l’Assomption
14 rue de l’Assomption
Avenue Adrien Hebrard
Du parc Sainte-Périne à la rue de l’Assomption, en passant par les petites pépites comme le Castel Béranger ou la rue Agar, cette promenade m’a permis de redécouvrir un quartier que je pensais connaître. Ce village historique, à la croisée du charme et de l’élégance, est un véritable havre de paix dans la capitale.
Si vous cherchez une escapade mêlant paysages pittoresques, promenades culturelles, et découverte d’un quartier traditionnel, le village d’Auteuil est une destination idéale. Pour les curieux, des visites guidées sont également proposées…
Ma promenade à Auteuil s’acheve sur la place Rodin…
Prochain Rendez-vous ?!
Tout dépendra de mon temps et de mon humeur, l’été des balades étant terminé à présent…
13 commentaires
Merci pour cette très jolie balade. Moi qui pensais avoir écumé le quartier, j’ai fait des découvertes en te lisant !
Super ! ça fait plaisir venant d’une parisienne qui connait tous les secrets de Paris ! 😛
Merci pour ce beau reportage, avec de bons choix et des découvertes, qui donne une idée fidèle du charme varié, et parfois joliment suranné, de ce ravissant quartier.
Merci pour votre commentaire, il me fait très plaisir 🙂
bravo sympas les photos
Très belles photos! Dès le confinement terminé, je prévois m y rendre…. Cela donne envie. Merci.
Bonjour,
Je tombe tout à fait par hasard sur votre page. Je n’aurai qu’un mot : bravo ! Je partage…
Magnifiques photos ! J’ai hâte de découvrir la prochaine balade : )
Merci beaucoup ! La prochaine est dans les tuyaux 🙂
Magnifique, j’y étais ce matin et ce recueil de photos complète ce que j’ai pu admirer, vraiment un beau quartier.
Merci pour ce superbe reportage, on attend le prochain avec impatience.
Je vous remercie pour votre message !
C’est assez long à écrire et à réaliser. En attendant, je vous invite à lire ceux déjà publiés sur le site ! (le Marais, le 7e, le 8e, le 16e nord, le 20e…)
….trouve par hasard votre page…tres beau reportage dans un quartier pas forcement tres connu. De tres belles photos incitant a garder les yeux grand ouverts et toujours pleins de curiosite, vers les nuages ou via les trous de serrure 😉 Bravo pour les commentaires retracant l’histoire des lieux.
Je vous remercie pour votre commentaire ! Le genre de message qui donne envie de continuer à partager ses découvertes !