C’est à l’occasion de la réouverture de sa terrasse d’été pour déguster le cocktail « Dentelle Exquise » que j’ai eu la chance de découvrir cette pépite d’hôtel à la façade discrète dans une rue très peu fréquentée du 6e arrondissement, au cœur de Saint-Germain des Prés : La Belle Juliette.
Un hôtel romantique à souhait, avec un côté néo-boudoir très inspirant…
COUP DE CŒUR !
Un hôtel « enchanteur » tant par l’idée de sa conception, que les bonnes vibes qui s’en dégagent et son intemporalité. L’établissement est un superbe hommage à la vie de Juliette Récamier, véritable faiseuse de tendances et femme d’esprit.
L’auteure Jacqueline-Mathilde Baltran qui publia un essai sur ce personnage hors norme « Une Promenade chez Juliette » était présente au cocktail pour nous présenter ce personnage historique très attachant…
J’ai pu ensuite visiter certaines suites et chambres.
Une merveille…
On a réellement envie de vivre dans cet hôtel…
Sommaire
♦ Histoire de l’hôtel la Belle Juliette ♦
Corinne Moncelli, propriétaire de la Belle Juliette, a fait l’acquisition de l’hôtel Ferrandi en 2008. Elle cherchait l’inspiration pour le décorer dans un esprit 18e-19e siècle. Séduite par l’histoire de Juliette Récamier mais aussi par son art de recevoir, la passion et l’adoration qu’elle suscitait auprès des hommes et femmes de son époque, le thème de l’hôtel se posa dès lors comme une évidence.
Corinne et Pascal Moncelli, propriétaires de l’hôtel, ont donc raconté l’histoire d’une héroïne du 19e siècle à la beauté exceptionnelle, qui a fréquenté tous les personnages intellectuels et politiques de son époque.
Dans la pure tradition parisienne de Saint-Germain-des Prés, La Belle Juliette est portée par une vision moderne du romantisme et de la convivialité urbaine.
♦ La décoration de l’hôtel La Belle Juliette ♦
La Belle Juliette se compose d’un bâtiment classique côté rue : « La Vie Parisienne » et d’une aile contemporaine côté jardin, « l’Abbaye-aux-Bois » rajoutée en 2015.
Entre classicisme et modernité, la décoratrice et designeuse Anne Gelbard a réalisé un travail remarquable en mettant en scène des ambiances différentes selon les étages (qui évoquent chacun une période de la vie de Juliette). Exemple : une œuvre unique de Gezo Marques a été installée dans la chambre 211, la rendant encore plus singulière.
Cette démarche donne la sensation de visiter des appartements et non des chambres d’hôtel, tant la déco est chaleureuse (bois brut très présent, sous forme de parquet, volets, de panneaux, de mobilier…), combiné avec un goût « pointu » tant les pièces sont en harmonie parfaite. La designeuse évoque l’époque en jouant avec le style Empire mais les chambres disposées côté « Abbaye-aux-bois », sont décorées selon les tendances du moment : l’idée était de « présenter une Juliette moderne, audacieuse, amoureuse de l’avant-garde, mécène, qui aurait « tenu salon » dans un atelier d’artiste. La décoration est faite de meubles design contemporains ou vintage du 20e siècle. »
Plusieurs pièces de mobilier et d’objets de décoration ont été chinés dans des brocantes et chez des antiquaires à Berlin, à Bruxelles, à Londres.
La standardisation, Anne connaît pas.
On ressort complètement charmé de la visite avec l’envie de revenir très vite apprécier l’atmosphère chic, convivial et raffinée.
Ces chambres sont tellement inspirantes…
Spécial coup de cœur pour les téléphones anciens sur les tables de chevet.
La scénographie de la Belle Juliette tient en 4 lignes directrices :
► 1: L’exil
► 2 : l’Italie
► 3 : Chateaubriand
► 4 : Les salons, ses amitiés et ses soupirants
4e ÉTAGE : LES CAUSERIES
Ou comment représenter le tourbillon social, fait de salons littéraires, bals, personnages phares, libération des mœurs…
Visite du duplex 410…
(Côté l’Abbaye-aux-Bois )
Dans la partie « salon », des coiffeuses personnalisées années 70 cassent les codes.
Les coussins berlingots en canevas sont tels des touches de couleur pleine d’humour
Chambre 402 (de luxe)
Dans les chambres, la décoratrice a fait la part belle aux couleurs sourdes et foncées, telles un cocon dans lequel il fait bon se lover. La lumière feutrée fait ressortir le jeu des matières et des volumes. Les rideaux, tout en rondeur et en craquant, ont la volupté d’une cape de cour.
3e ÉTAGE : CHEZ CHATEAUBRIAND
Le personnage dans la vie de Juliette : d’un côté représentation de sa jeunesse, de sa fougue, de ses idéaux flamboyants, de l’autre la sagesse ou plutôt la réflexion et l’écriture de ses mémoires, l’homme politique controversé. L’étage se compose comme les volumes de ses mémoires.
Il fut le Grand Amour de Juliette…
Chambre 304 (Suite)
Le tissu « Charentaise » sur les fauteuils et les dessus de lit Hermès symbolisent un côté plus classique, masculin et conventionnel. Les rideaux sont soulignés de motifs asiatiques tels que l’on pouvait les retrouver dans les fumeries d’opium qui se développent en France, et notamment à Paris, au 19 e siècle. À l’intérieur des placards, le papier peint Hermès aux motifs maillés, est un clin d’œil au côté mondain de Chateaubriand.
2e ÉTAGE : VOYAGES EN ITALIE
Rencontres intenses artistiques et humaines, l’Italie est lieu d’exil le plus fort et le plus marquant de la vie de Juliette.
Chambre 211
Le travail sur les matières (béton, velours, bois brut) prend ici toute sa dimension. Des panneaux de béton « rongés à l‘acide » où on lit l’empreinte d’une soierie, évoquent le Vésuve.
Gezo Marques a travaillé une tête de lit unique réalisée à partir de morceaux de bois de récupération. Ce designer brésilien (basé aujourd’hui à Lisbonne) a fait une entrée fracassante dans l’univers de la décoration. Ses pièces uniques, aux lignes déstructurées, subliment le genre et élèvent la création à partir d’objets de récupération au rang d’oeuvre d’art. Tel un patchwork, Gezo Marques sculpte et structure ses créations faites de chutes de bois divers, pour un rendu incroyablement esthétique et réjouissant. Un univers poétique et singulier à découvrir absolument !
1er ÉTAGE : LES APPARTEMENTS DE JULIETTE
Mme RÉCAMIER ET Mme DE STAËL Amies intimes, féminines, contemporaines, l’une est nuance l’autre force.
Chambre 109 : la plus romantique
Cet étage aux couleurs poudrées est un hommage à la féminité. Des touches de jaune moutarde rappellent que Juliette Récamier adorait cette couleur. À l’intérieur des placards, le papier peint « Cygnes » créé par une artiste mexicaine, emmène les voyageurs dans des contrées oniriques. Dans les salles de bain, une céramique à motif « empreintes de dentelle » contribue au sentiment d’apaisement
Chambre 111 (suite)
Sur demande, il est possible de transformer cette Suite Boudoir en Suite Exécutive : mise en place d’une salle de réunion (pouvant accueillir 8 personnes) pour des journées d’étude, séminaires etc…
♦ Informations Hôtel La Belle Juliette ♦
Hôtel & Spa, 4 étoiles
92, rue du Cherche-Midi 75006 Paris
+33 [0]1 42 22 97 40 F +33 [0]1 45 44 89 97
[email protected]
Site : www.labellejuliette.com
► Le bâtiment « La Vie Parisienne » comprend 34 chambres allant de 17 à 35 m 2, dont 2 suites et 4 junior suites.
« L’Abbaye-aux-Bois » comprend 11 chambres de 19 à 46 m 2, dont une suite et 3 duplex. L’hôtel compte 45 chambres et à chaque étage correspond une thématique de décoration.
► À NOTER : Le bar est ouvert aussi à l’heure du goûter pour un afternoon tea ou une pause gourmande sucrée. Ouverture du lundi au samedi de 16h à minuit et le dimanche de 14h à 21h. Horaires d’ouvertures susceptibles d’être modifiés selon les saisons.
► SUR DEMANDE : possibilité de privatiser le Spa, avec buffet sucré-salé et champagne. (Spa de 80 m2, le lieu idéal pour vivre de nouvelles expériences de beauté, de détente et de bien-être.)
Le petit bassin de rêve, imaginé par la décoratrice Anne Gelbard, et sa fresque en céramique « Jardin Extraordinaire » – deux cabines de soins de 15 m2, chaleureusement décorées, dans lesquelles sont prodigués des soins (massage et beauté)…
En savoir plus …
► Juliette Récamier, que tout le monde appelait La Belle Juliette, a donné son nom à cet hôtel. Véritable génie dans l’art de recevoir, elle a tenu un salon littéraire couru de toute l’intelligentsia de l’époque depuis l’âge de 15 ans jusqu’à sa mort à 72 ans. Pendant un demi siècle, digne héritière des salons du 18e, Juliette a incarné la sociabilité à la française. Elle est celle qui a su aider François-René de Chateaubriand, l’homme à qui elle a voué sa vie, à mener à bien ce qui demeure son chef-d’œuvre : Les Mémoires d’Outre-Tombe.
L’acquisition par l’hôtel de livres anciens épuisés et de premières éditions ainsi que de revues, ont permis de découvrir l’histoire passionnante de cette femme d’exception. Des objets insolites comme des timbres, des miniatures, des cartes postales, des illustrations, des portraits, parfois d’époque, font revivre la « période de Juliette ».
► Qu’est-ce que l’Abbaye-aux-Bois ? Ce couvent parisien de la rue de Sèvres fondé en 1202, était tenu par des religieuses qui louaient des appartements à des dames de la haute société, veuves ou ayant eu des revers de fortune. L’Abbaye-aux-Bois, couvent des Bernardines, se situait au 16 rue de Sèvres.
Pourquoi l’Abbaye-aux-Bois ? Après un exil de trois années en Italie et suite à de nouveaux revers de fortune de son mari, Juliette Récamier s’installe à l’Abbaye-aux-Bois. C’est dans l’aile transformée en maison de repos qu’elle vécut de 1819 à 1849. Pendant trente années, ses réceptions rassemblaient autour d’elle et de Chateaubriand les esprits les plus brillants de l’époque : Victor Cousin, Edgar Quinet, Tocqueville, de jeunes écrivains comme Lamartine, Sainte-Beuve, Balzac, des artistes, des acteurs comme Talma, etc…
6 commentaires
J’étais là lors de la visite de l’hôtel mais je suis malgré tout en admiration lorsque je regarde tes photos ! Tu as réussi à bien retranscrire l’ambiance de ce bel hôtel au charme si particulier et hors du commun. On a qu’une envie : y poser ses valise !
Merci !
C’est clair qu’on a bien envie d’y séjourner quelques temps…
Bon il y a aussi quelques photos du dossier de presse 😛
Tes photos sont superbes, bravo !
C’était une très belle soirée (pas encore posté mon article pour ma part)
Merci 🙂
C’est canon, très belles photos… Que ça donne envie d’aller s’évader !
C’est clair ! 😀