Il m’arrive d’être con. Très con*. Question de timidité.
Jeudi dernier, je me suis rendue à la librairie Les Guetteurs de vent dans le 11e à l’occasion de la dédicace de Titiou Lecoq, étant une lectrice quasi assidue de son blog girlsandgeeks.com.
Je rêvais d’avoir sa petite griffe sur la page de garde de son dernier roman « Sans télé, on ressent davantage le froid« . Un titre évocateur qui suggère moult interprétations. Mais à vous de creuser… ce n’est pas du roman dont je suis venue parler mais de mon embarras.
Et vous vous dites « Mais qu’est-ce elle a encore fait ? Renversé une piles de livres sur l’auteur ? Introduit des œufs de punaises ? S’est ouvert le pied, a demandé de faire changer ses poignets de porte ?
En fait rien.
Rien.
J’ai rien fait.
Je suis venue, j’ai vu, j’ai pas vaincu… ma peur.
Ce n’est pas sans émotion que je me suis retrouvée bêtement devant elle (en fait à 3 mètres sur une diagonale). Gênée, je n’ai pas osé lui demander. Elle n’était pas à son pupitre**, elle discutait. J’étais déjà embarrassée de la déranger alors demander une dédicace, ça faisait très « Fan 2 », de 15 piges. En fait non, des gamines de 15 ans ne s’embarrassent pas autant pour demander une signature. Et encore moins une femme de mon âge. Si ma mère était là, elle m’aurait jetée dans ses bras.
Mais là, c’est nul. Courir, se déplacer, arriver, se promener dans la libraire et rebrousser chemin. Puis faire le pied de grue devant la librairie en se répétant « T’y vas, t’y vas pas ?« . Au moins, je l’ai vue en chair et en os.
Enfin. Presque. Ma correction optique doit tourner autour des +1 -10, je sais plus. J’ai surtout vu une forme humaine dans un jean.
Une anecdote me revient en pleine gueule. A 15 ans, j’ attendais le bus pour aller au lycée. Si je me retrouvais seule sous l’abribus, je préférais continuer ma route à pied que de stopper un bus à moi toute seule. Et là, vlan : le même sentiment. Le rouge aux joues, paralysée de nouveau, me trouvant ridicule de la solliciter pour une dédicace. Pour un truc aussi insignifiant, j’étais bouleversée.
Et puis vint le pincement.
Au fesses.
Madame lombalgie a frappé. Mon éternelle indécision a eu raison de moi. Pour me consoler, je me suis ruée sur ma télé.
On ressent moins sa niaiserie…
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* Et « pas conne ». Pas beau.
** Plaisir d’écrire le mot pupitre
4 commentaires
Mais c’est affreux! On dirait que je suis un monstre alors qu’en vrai, je suis GENTILLE. En plus, ça me fait culpabiliser, j’aurais dû rester assise à mon pupitre – je le savais…
Et en même temps, c’est terrible parce que je comprends profondément ces moments de « grosse conne ». (Sans offense hein, c’est comme ça que personnellement j’appelle ça.)
Aie !
Je viens de tomber de ma chaise.
Je ne m’attendais pas à ça… (Triple blush)
Je vais aller m’enterrer et je reviens…
Te suivant sur girlsandgeeks.com, tes écrits « bloguesques » font apparaitre en filigrane une belle personne et donc pas un millième de seconde, je ne doute de ta gentillesse 😀
C’est juste qu’au moment de demander, je me suis sentie affreusement con.(toi-même tu sais). Alors au lieu de balbutier ou de prendre un ton froid pour surmonter ça, j’ai adopté le low profile direction la sortie sur la pointe des pieds.
Mais promis, je reviendrais l’acheter. Et je me prendrais en photos avec mes boobs. Ou pas.
😉
En tout cas, merci pour ton comment, ça me fait chaud au cœur 😉
Ca m’ennuie quand même si tu voulais une dédicace…
Et puis, t’imagines si t’étais venue me parler et que, sous le coup du stress, tu m’avais par exemple vomi dessus ? Ca aurait génial. On aurait chacune eu un super sujet de post.
Ah oui là tout de suite… ça fait réfléchir…
Mais je pense que j’aurais plutôt trébuché et renversé une pile de livres ou un étalage. C’est beaucoup plus mon style.
A la prochaine dédicace, si tu vois un éboulement, je serais juste derrière.
Non mais t’inquiète un jour je grandirais un peu et je l’aurais ma dédicace 😉 (sinon, j’envoie quelqu’un à ma place…)