Quand les héros dégrisent…
Petite, je pensais que j’étais grande, que mes parents étaient riches, qu’une planète abritait des forêts de friandises et des montagnes de cadeaux, qu’on pouvait voler au-dessus des piscines, qu’un loup se planquait au fond de la cuvette des toilettes, que couvrir des œufs de poule avec 3 pulls faisait naître des poussins, et que… certains individus possédaient des pouvoirs magiques. Dont je faisais partie. Pourtant j’étais timide, les profs disaient même « effacée ». Sous mon apparence empotée, je ne doutais de rien : j’avais l’intime conviction d’être un super héros. Le moindre coquillage aux reflets singuliers ramassé sur la plage ou un bâton en forme d’Y dissimulait un pouvoir spécial. Je les serrais fort dans ma paume et tournais sur moi-même en citant parfois des formules abracadabrantes pour me métamorphoser en super quelque chose. Résultat : un tournis à la clé. Mais je ne me décourageais pas, car j’étais une élue.
Plus tard, je commandai la mallette magique de Mickey, persuadée qu’avec mon mana, la baguette saurait faire des merveilles. Mais ça ne venait pas. Ado, je m’essayai à la télékinésie, la prédiction avec les cartes, etc. Malgré ces échecs successifs, je m’entêtais à penser que j’étais une personne douée et unique disposant d’un talent rare et que le destin se chargerait tout seul d’éclore ce génie qui sommeille en moi au grand jour. Il n’en fut bien sûr jamais rien…
Le pire c’est que je n’arrive toujours pas à grandir, il m’arrive d’y croire encore. Qu’un jour, j’embrasserais un fabuleux destin. Mais rien à l’horizon. Comme la sœur Anne, je ne vois rien venir. On déchante et réalise qu’on est juste comme tout le monde, sans destinée ultra romancée à la Walt Disney, non immunisée contre le malheur, qu’on n’appartient pas au monde des 4 fantastiques, que notre quotidien ne ressemble guère à la caverne d’Ali Baba et que le grand Amour est une chimère comme tout le reste…
L’usine à rêves s’enraye.
Alors on se réveille.
Ailleurs…
Le collant troué, la chemise froissée…
Chemise à pois « Zara »
Short noir « Zara »
Shoes noires compensées « Zara »
Sautoir cage « French Factory »
Sac « See By Chloé »
9 commentaires
« If you don’t imagine, nothing ever happens at all » – John Green
La tenue est parfaite !
Oui… j’essaye mais on est rattrapé par la vie du quotidien 🙂
Merci ! Je partagerais plus mes looks quotidiens alors 🙂
Sympa les anecdotes !! 🙂
Tes rêves d’enfant n’ont pas abouti (même si à cet âge, ce n’est pas l’aboutissement des rêves qui compte. C’est l’énergie et la joie que procure le rêve qui est le plus important).
Mais quel est ton rêve d’adulte ? En as-tu vraiment un ? 🙂
J’en ai encore des anecdotes 😛
Mon rêve enfant était d’avoir une vie extraordinaire, à la Mata-Hari, Sarah Bernhardt ou Alexandra David-Neel. Mais si déjà j’arrive à être romancière et vivre de mes écrits, c’est déjà beaucoup 🙂
Ouh là… Mais moi je ne connais pas tous ces gens-là… Moi c’est plutôt les auteurs de « Le Chat » « Où est Charlie » « Picsou » …
Si tu aimes écrire, il y a un événement pour écrire une nouvelle prochainement. Je te twitterai ça.
Sinon je te recommande vivement le blog de http://goinswriter.com/ !!! Et http://michaelhyatt.com/ partage son expérience sur la publication de livres 🙂
Ahahah ! Mais la culture est vaste 🙂
Ok, je note dès que j’arrive à m’organiser un peu 🙂
Complètement fan de ton collier-cage… et encore plus de ta façon d’écrire, c’est dire ! C’est vraiment un plaisir de te lire !
J’adore ce sautoir aussi ! Je n’arrive pas à accéder à leur boutique (http://www.thefrenchfactory.com/. ). Il fait même un peu déco sur un mur ou bureau.
Rhooo merci, ça me touche ! C’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire quand on rêve d’être romancière 😉
Really amazing