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Stand on Zanzibar !

par Glose
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On clôt cette semaine « culture » par un roman,  veille des vacances d’hiver par un gros pavé, plus au goût de ces messieurs je pense, toujours dans la série « anticipation »  (Cf. l’article Denise au téléphone).  Ah non… après un film des années 90′, Glose propose un bouquin des années 60′. ça sent le rancis et la relique.
Mais quand on a pris le parti de faire des choses un peu décalées (et accessoirement de qualité, quand on peut), on va jusqu’au bout. Na !
Il est vrai que si vous lisez régulièrement la presse du monde, à quoi sert de lire un livre qui traite de l’actualité d’aujourd’hui 40 ans plus tôt ?
Vous pourriez me répondre – mais ça ne vous viendrez jamais à l’idée, je le sais bien : parce que vous aimez les œuvre improbables, êtes d’un naturel curieux, vous n’avez que ça à faire, c’était sur la table de chevet de votre grand oncle, parce que vous aimez vous prendre la tête, êtes intrigué de découvrir une œuvre visionnaire où comment un mec de la fin des années 60′, en pleine période peace & love et trip babacool, dépeint une société féroce à venir. Un vilain petit canard ce monsieur qui a senti malgré l’euphorie environnante, les tendances qui se dessinaient et allaient exploser dans le futur.

Bref, on ne lit pas un Brunner comme on lit un Levy ou un Musso. Je vous aurais prévenu.
Donc pour la facilité, les bons sentiments et les cœurs chamboulés, vous repasserez.

Bon je vais quand même sortir 2-3 trucs sur le livre, histoire de …

Tous à Zanzibar

par John Brunner

(Édition originale : Stand on Zanzibar, 1968)
Traduit de l’anglais par Didier Pemerle

Robert Laffont, Paris 1972. 558 p.

Face à l’ampleur de l’ouvrage, aux diverses techniques littéraires employées et à la multiplicité des actions parallèles, toute tentative de résumé est un défi en soi. Perso, je ne le relèverai pas …
(on va vraiment finir par croire que…)

Le titre
Il résume l’un des sujets du livre : les effets néfastes de la surpopulation. En gros, il est possible de faire tenir tous les humains, avec un espace vital de 30cm², sur l’île de Zanzibar.
On essaye quand ??!!

Le contexte
Le 3 mai 2010 – date à laquelle commence le récit écrit en 1966, rappelons-le – plus de neuf milliards et demi d’individus peuplent une planète en proie aux maux qui caractérisent déjà la fin du vingtième siècle : surpopulation, pollution, violence endémique et emprise croissante des multinationales. Sur cette toile de fond, le récit mêle une intrigue de politique-fiction à un roman d’espionnage de trame plus classique.

Le début :
Une toute-puissante multinationale, la General Electrics tente une opération néo-coloniale au Béninia, pays africain indépendant. Pendant ce temps-là, Donald Hogan, ami du vice-président de la General Electric et agent secret du gouvernement américain, est transformé en redoutable machine à tuer, et envoyé au Yatakang, démocratie populaire de l’ Extrême-Orient pour enlever un grand savant.

121 séquences composent le roman, ordonnées en 4 parties
Le contexte permet de se faire une idée de la civilisation au XXIe siècle.
Le monde en marche brosse l’actualité de cette même époque.
Les jalons et portraits sont consacrés aux personnages ne faisant généralement pas partie de l’intrigue, mais habitant ce monde et le vivant au sens le plus quotidien du terme.
La continuité, enfin, développe l’intrigue de Tous à Zanzibar.

En insérant des coupures de presse, des biographies fictives, des conversations d’inconnus, des extraits de chansons, des tracts, etc., Brunner offre au roman un réalisme saisissant et effrayant, sur un ton ludique et ironique. Ce dispositif littéraire permet au lecteur de mieux appréhender l’environnement ambiant. Seulement cette technique a un revers, elle rend le roman difficile d’accès. C’est un ouvrage qu’il faut lire et relire pour saisir non seulement toutes les subtilités, mais aussi la trame du récit principal, secondaire, tertiaire, quaternaire, quinqué…

Chad C. Mulligan
Les interventions du sociologue cynique qui tente de faire réagir ses concitoyens sont souvent pertinentes et offrent un ton caustique au roman.

Petit échantillon :

COINCIDENCE : Tu ne faisais pas attention à l’autre moitié de l’évènement.
Chad C. Mulligan, Lexique de la Delinquescence.

RUMEUR : Tu peux croire tout ce que tu entends. Ton monde n’en sera pas forcément meilleur que celui de Ducon, mais il en sera tellement plus vivant.
Chad C. Mulligan, Lexique de la Delinquescence

EXPLOSION DÉMOGRAPHIQUE : événement unique de l’histoire humaine. C’est arrivé hier, et tout le monde dit que c’est pour demain.
Chad. C. Mulligan, Lexique de la Délinquescence.

INJUSTE : terme employé pour désigner les avantages dont on a essayé de spolier d’autres gens, mais sans y arriver. Voir aussi ‘Malhonnêteté’, ‘Dissimulation’ et ‘Tiens j’ai du pot’.
Chad.C.Mulligan, Lexique de la Delinquescence

 

Si certains l’ont lu, je veux bien que vous me donnez votre avis sur cette œuvre prophétique !

Allez, de vraies critiques sur :

http://livre.fnac.com/a830747/John-Brunner-Tous-a-Zanzibar

http://www.amazon.fr/Tous-%C3%A0-Zanzibar-John-Brunner/dp/2253071803

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