Qui a dit que la Nuit parisienne était snob ?

Ça sonne presque comme un reproche. Alors que le snobisme reste encore une qualité comparé à la vulgarité…

Un vendredi soir d’octobre, accompagnée de deux amis, j’ai voulu tester le dernier club hype du moment : le Silencio.

Loin de moi l’idée d’être accueillie à bras ouverts avec le sourire ultra-bright. Pas folle la guêpe. Mais qu’on nous refuse l’accès avec un minium de civilité, j’aurais fortement apprécié. Au lieu de ça, les physios vous regardent poireauter dans le froid d’un air narquois, sans piper mot, derrière des barrières posées sur la chaussée (je précise qu’il n’y a aucune queue). En tête d’affiche, une espèce de gogol au sourire stupide qui a manifestement oublié ce qui lui reste d’élégance et de réverence au vestiaire ou… aux toilettes. Je m’explique. Imaginez une espèce de cerbère péteux aux allures de clown faire le pitre, tourner sur lui-même, sautiller, faire tout un cérémonial quand les gens sortent du taxi et vous harangue en anglais. Un air niais collé à la figure, il sourit bêtement pendant 30 longues secondes pour décliner toutes les candidatures, même jolies et apprêtées, allant jusqu’à houspiller. Very show-off…

Il nous a inspecté de la tête aux pieds et verdict « Vous, vous rentrez pas, vous êtes déjà passé tout à l’heure. » Puis se marre. Quelle logique, quelle finesse d’esprit, j’en perd ma clope. Ma copine s’approche de lui en soulignant qu’elle était déjà venue. Il la regarde et lui dit « Ok je te reconnais, tu peux rentrer… mais seule ». Puis il nous observe avec son air vicelard. Ben voyons ! En revanche, des gens munis de sac à dos rentrent sans difficulté. Une soirée randonnée et crampons ?
Bref, j’ai passé l’âge de faire le pied de grue tout en battant des cils. Je comprends qu’on puisse refuser des clients, mais en y mettant un minimum de courtoisie. Mais bon, apparemment, la classe, c’est qu’une question de point de vue …

Joy M.