Pourquoi Paris 2024 m'a fait aimer les Jeux Olympiques ?

CHRONIQUE ESTIVALE. Si enfant je m’intéressais aux Jeux Olympiques, adulte, je suis passée à autre chose. Très occupée ces deux dernières années, je n’ai jeté qu’un œil distrait à cet événement international qui se déroule littéralement au pied de mon quartier. Cependant, je n’avais pas prévu la vague d’enthousiasme qui déferle sur Paris pour les Jeux de 2024. Alors, comment ai-je fini par succomber aux épreuves de cyclisme sur route ?
Récit.

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Voir les Jeux Olympiques de Paris 2024

Je ne suis pas une grande fan de sport. Je ne pratique aucune discipline, et regarder du sport à la télé ? Très peu pour moi. Voilà pour mon profil de spectatrice !
Concernant les Jeux Olympiques, la seule chose qui m’a toujours attirée, c’est la cérémonie d’ouverture, surtout depuis celle époustouflante des Jeux d’hiver d’Albertville en 1992, signée Jean-Paul Goude. Et pour celle de 2024, Thomas Jolly a relevé le défi avec brio. Je n’avais pas prévu de regarder la cérémonie d’ouverture jusqu’au bout et d’être à la fois aussi captivée et émue. Mais le charme a opéré jusqu’à la scène finale et je n’ai pu décrocher de mon écran TV. C’était extraordinnaire, merci à lui pour ce moment !

Quant aux jeux en eux-mêmes, j’étais totalement indifférente. Mon objectif ? Ne pas me laisser emporter par le concert de râleurs. Ni être touchée par le : « Tu restes à Paris pendant les JO ? Mais tu vas souffrir ma pauvre !« . Je ne suis pas catastrophiste ni marseillaise (Je vous adore les marseillais, hein ! Gros coeur sur vous), et je n’imaginais pas qu’une espèce d’apocalypse tel le « crash de la station Mir » allait exploser mon été.
Je garde la tête froide, voyez-vous…
Je n’ai donc pas cherché à acheter des billets (n’étant ni une fan de sport ni une Rothschild).
Mais voilà, je suis les actualités, je vois que nos sportifs se démènent et se hissent dans le top 5 du classement. Jamais je n’aurais imaginé que la France était si forte.
Et puis, dans les rues, les cris de joie commencent à percer l’air, un vrai contraste avec l’ambiance anxiogène du début de l’été. Mais surtout, Ô miracle ! Les hommes me laissent leur place dans le métro… Pas seulement à moi, mais aussi aux enfants, aux personnes âgées… Les gens sourient, semblent sereins. Bref, le signe incontestable que les JO apportent de la magie dans l’air parisien…

Grâce à la newsletter de la Ville de Paris, j’ai appris que certaines épreuves étaient gratuites. Alors j’ai regardé comme ça, sans arrière-pensée. Les journalistes rabâchent que ces JO à Paris sont un événement historique, ça n’arrive qu’une fois en 100 ans, blablabla.. « Oh, vraiment ? » me dis-je avec une pointe de sarcasme.
Et puis, le coup de grâce, certaines de mes consœurs blogueuses se rendent à certains événements. Etant une personne très influençable, je me surprends à penser : « Punaise, moi aussi, j’aimerais vivre ce moment historique et goûter à cette ferveur qui gagne les foules, qui enflamme Paris... ».

En marketing, une loi s’appuyant sur les biais psychologiques dit qu’il faut 7 points de contact pour qu’un prospect soit touché par le message d’un annonceur avant de vouloir acheter son produit. Cette règle a encore frappé et j’en suis un parfait exemple… Les JO m’ont bien eue par l’exposition répétée de leur promotion à travers divers canaux de diffusion.

Ni une ni deux, je me renseigne sur la prochaine épreuve gratos : le cyclisme sur route. On est le 1er août, soit 6 jours après le coup d’envoi des JO 2024. Il m’a fallu 6 petits jours pour être contaminée par la douce folie ambiante…

Paris 2024 : le cyclisme épreuve olympique gratuite

Samedi 3 août, course cycliste masculine à Belleville

Les courses cyclistes hommes et femmes passent par Montmartre, Ménilmontant et Belleville. Mon plan est simple : me positionner en haut d’une butte pour avoir une chance de voir quelque chose. Pour la course masculine de cyclisme du 3 août, mon choix se porte sur Belleville après avoir vu une photo sur X (ex-Twitter) montrant la foule entassée rue Lepic et aux Abbesses.
Il ne s’agirait pas de faire la une des faits divers : « Une petite blogueuse indifférente aux JO 2024 meurt étoufée dans la foule de spectateurs en pleine épreuve de la course cycliste sur la butte Montmartre« . Ce serait ballot…

Direction rue de Belleville, près de la station Pyrénées. Sachant que les coureurs arrivent vers 16h à Montmartre, j’arrive à 15h17. Surprise, il n’y a pas grand monde pour une course olympique. On est l’aise, Blaise !
En revanche, je n’avais pas prévu d’attendre si longtemps. Erreur de novice, j’ai mal calculé mon coup. Les gens s’impatientent au point qu’à chaque vélo ou véhicule passant par là, un frisson parcourt la foule, et la pression monte. (le parcours est régulièrement sillonné par les organisateurs et par les véhicules d’entretien) Les gens chantent, et applaudissent parfois. Bref, l’ambiance est là.

Je suis contente d’être ici : les gens sourient, de plus en plus nombreux. On sent une ambiance bonne enfant sous le soleil estival et ça fait un bien fou n’en déplaise aux grincheux. Le cyclisme n’est qu’un prétexte : je suis là pour communier avec les gens.
Oui, le sport peut nous rassembler, même les feignasses comme moi…

Les premiers coureurs cyclistes arrivent à 16h45. Autant vous dire que le momentum arrive. Et je me délecte de ce moment où les spectacteurs crient, encouragent, et pas seulement les quatre Français en lice, mais toutes les nationalités présentes. On applaudit l’Humain et l’exploit qu’ils sont en train d’accomplir. On admire leur mental, leur force, leur résilience. Et d’une certaine manière, on les remercie de nous réunir, de nous apporter cette joie éphémère qui efface, l’espace d’une course les dernières rancœurs, le souvenir encore chaud d’une France fracturée depuis des mois. En ressentant ce côté fédérateur, je suis émue. Ça fait du bien. L’énergie émanant des applaudissements porte sans doute les sportifs. J’imagine que malgré la douleur et la fatigue, ce moment doit être grisant pour eux. Et voilà que je me surprends à applaudir, à me prendre au jeu…

L’euphorie gagne les rangs et même les coeurs les plus hermétiques au sport…
Je cours ensuite chez moi pour regarder à la télévision l’arrivée des coureurs au Trocadéro.
Quelle émotion de voir que deux français se classent sur le podium !

Dimanche 4 août, course cycliste féminine à Montmartre

Souhaitant retrouver un shoot de bonheur, le lendemain dimanche 4 août 2024, je décide d’assister à la course féminine. Mais cette fois-ci, direction Montmartre. Je m’attendais à moins de monde que pour les hommes. Grave erreur : le public est toujours là.
Heureusement, j’arrive à temps avant que les barrières ne bloquent l’accès à la rue Lepic.
Pas un espace de libre juste derrière les barrières. Mais je finis par trouver un petit espace entre deux personnes et me glisse discrètement comme une souris. Ni vu ni connu, je fais mon trou !
L’attente est plus courte que la veille, mais l’ambiance est encore plus folle. Et pour cause, les coureuses passent 3 fois dans cette rue. C’est trois fois plus de plaisir et de cris enthousiastes. Et même si les françaises ne monteront pas sur le podim, on s’en fout ! Ce qui compte, c’est d’être tous ensemble pour encourager nos héroïnes du jour…

Portée par cet élan, j’avais bien envie de voir le relais mixte en triathlon le lendemain, lundi 5 août dès 8 heures. Mais voilà, une insomnie a eu raison de moi, et ma brève passion pour le sport s’arrête ici, pour l’instant…

MERCI PARIS 2024 DE NOUS FAIRE VIVRE CES MOMENTS UNIQUES !