Rentrée tout juste de vacances, quittant une île aux maisons colorées, j’avais envie de prolonger l’effet « Nothing Hill« .
La rue Crémieux étant vue et revue… direction la rue Sainte-Marthe tout haut colorée et qui sent bon le sud, le soleil mais moins prisée, moins lisse, moins uniforme, moins « pastelisée » et … plus près de chez moi.
Mes deux pieds à Paris, j’ai encore la tête sur mon île et l’esprit dans mes dernières lectures…
En pleine quête de moi-même, cherchant la zénitude, je suis tombée en faisant mon rangement sur des livres que feu Virgin Mégastore m’avait donné. Et j’ai emporté dans ma valise « La thérapie du bonheur » d’Etienne Jalenques. Plus pour ne pas regretter ce que j’allais donner car ce type de livre n’est pas ma tasse de thé.
Et là, ô surprise je tombe sur plusieurs pages qui m’ont interpellée. Plus précisément ce chapitre dont le titre rejoint ce que j’ai toujours pensé : « L’espoir ne fait pas vivre, il empêche de vivre ! »
Je retranscris quelques passages de ce chapitre qui m’a beaucoup parlé et fait réfléchir…
(en attendant mes photos sur mon voyage à Rome 🙂
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Chapitre : L’espoir ne fait pas vivre, il empêche de vivre !
Etienne Jalenques
Nous attendons que le bonheur vienne frapper à notre porte et ne saisissons aucune des opportunités qui se présentent à nous. Nous finissons pas être plein de rancœur à l’égard de cette garce de vie qui n’a pas répondu à nos attentes. Nous attendons d’être reconnus, d’être aimés, de gagner à la loterie. Parfois des années parfois, toute une vie. Cela nourrit notre frustration car attendre dans le vide, c’est rêver l’avenir sans mettre le présent à sa disposition.
Nous n’essayons plus de remédier à notre sort puisque demain y pourvoira. Nous nous désintéressons du monde autour de nous, incapable d’en profiter puisque nous avons mis toute notre énergie dans la visée d’un paradis à venir.
Nous croyons que l’espoir permet d’échapper à une réalité trop pénible et nous ne voyons même pas qu’il est en grande partie responsable de nos malheurs et qu’il est difficile d’y renoncer. Le proverbe dit que l’espoir fait vivre mais je crois en réalité qu’il nous tient : nous sommes prisonniers de nos rêves et esclaves de cet esprit qui vagabonde sans cesse vers de lointaines utopies.
Un pêcheur libère un génie qui était contenu dans une bouteille. Ce génie a pour règle d’exaucer tous les vœux de son sauveur mais il n’attend que l’occasion de le dévorer. le pêcheur doit faire tout son possible pour le tenir constamment occupé.
– Construis -moi un palais avec 30 ours, lui ordonne-t-il.
En un mois, le palais est achevé.
– Je veux des danseuses et un orchestre.
Son souhait est bientôt réalisé.
– Je veux le plus fastueux des banquets.
Aussitôt dit, aussitôt fait. En désespoir de cause, le pêcheur va chercher conseil auprès d’un gourou.
– Dis-lui de dresser un pylône de 50 mètres de haut et de monter et descendre sans s’arrêter le long d’une corde.
Notre esprit est notre mauvais génie. Il a besoin d’être guidé et attaché, sinon il nous promène à sa guise, de vagues espoirs en fausses illusions. On ne peut lui reprocher car c’est sa nature d’explorer tous azimuts. Mais il a besoin d’une tâche qui le ramène en permanence dans le présent.
Tant qu’il y a de l’espoir, il n’y a pas de vie réelle, authentique. S’ils lâchent l’espoir, les gens pourront peut être s’apercevoir que la réalité existe et qu’elle n’est pas si dramatique qu’ils le pensent. Ils s’apercevront alors que ce qu’ils espéraient si ardemment et dont ils faisaient la condition sinéquanone de leur bonheur n’est finalement pas vital pour eux. Ils n’ont plus besoin de devenir vedette de cinéma ou major de l’école polytechnique pour être heureux.
Le plus grave, c’est que les gens finissent par avoir une conception du bonheur qui n’est que la résultante des manques ou des souffrances qu’ils ont connus dans le passé. Ce sont des paradis de revanche ou de compensation. Or le présent est toujours libre du passé et le passé n’engage pas l’avenir. Autrement dit, le bonheur après lequel je cours n’est plus forcément celui qui me conviendrait actuellement.
Méfions-nous donc de nos rêves de paradis. Bien sûr, personne ne vous empêche d’être heureux en rêvant, si cela vous chante. Mais sachez que c’est une condamnation à perpétuité, le rocher de Sisyphe : car, si on s’arrête un seul moment de rêver, on se heurte à la réalité et d’autant plus rudement que nos rêves nous avaient entraînés plus haut. Pour moi, je crois qu’on a toujours intérêt à coller au réel plutot que de vivre d’espoir ou de regrets.
Ainsi on ne peut jamais tomber de bien haut, puisqu’on n’a pas quitté terre…
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A méditer…
La rue Sainte-Marthe
2 commentaires
J’ai toujours moi aussi pensé que cette maxime ‘L’espoir fait vivre’ signifiait en fait tout le contraire. Si on ne fait qu’espérer et bien on est rarement satisfait… Mais c’est tellement bon d’y croire! En tout cas, la déclinaison des couleurs de la rue Sainte Marthe sait rajouter la gaité nécessaire à ton post et… le modèle, une jolie légèreté qui ne gâche rien! 😉
J’y pense en fait depuis 5 ans 🙂
Quand on espère quelque chose, on peut souvent être déçue. Autant agir, y croire et ne pas espérer ! Qui vivra verra !
Oui fallait un peu de gaité mais il est quand même positif ce post !!!