« Saxe de Bourville »….
Me voilà en train de pianoter frénétiquement ce patronyme dans le champ de recherche « Google ».
Résultats : (….)
Je continue avec : « Lysistrate »
Et ainsi de suite. Piquée au vif, je procède ainsi avec tous les noms inconnus cités durant la représentation de la pièce Le Porteur d’Histoire. J’ai soif de réponses : le rideau est tombé mais depuis plus d’une heure la pièce occupe mes pensées. Elle m’a bouleversée. Et pourtant c’était fichtrement mal barré. Lessivée de ma journée, baillant ci et là, me suis surprise à me faire violence pour rester concentrée. Car j’ai vite compris ma souffrance si je perdais le fil des récits qui s’enchevêtraient les uns dans les autres à l’image des matriochkas. Les références historiques défilant au rythme d’un métronome, je me surprends à penser « mais tu l’as appris en 3e, c’était quoi déjà… ». En plus, on est pas super installé au studio des Champs-Elysées. Après le râlement, vint le déclic. La magie opère je ne sens plus mon siège (Magique, hein ?!). J’étais captivée, emportée par le récit du fameux porteur. Le cliffhanger est arrivé… ♪ Sans se presser, hé hé hé ♫. Et je me dis « Ah ouais...quand même« , « Oh… non, c’est pas vrai…c’est l’arrière-arrière-arrière petite-fille de… » « Et si c’était vrai ? » (Marc L. sort de ce body)
Les comédiens sont justes remarquables, endossant tout à tour plusieurs personnages; la mise en scène originale, sobre, efficace, en un mot parfaite. Le texte juste dingue. Déjà que l’auteur Alexis Michalik est une bombe*, en plus il est bigrement intelligent, cultivé et malin. Je ne raconterais pas la pièce car c’est une mission trop périlleuse et le oueb en regorge. Juste envie d’écrire que j’étais émue, non parce que la pièce était triste mais tout simplement brillante. Démontrer la place, la force et l’importance des petites histoires et de l’imaginaire dans notre Histoire avec un grand H, m’a touchée. Moi qui raffole qu’on me raconte des histoires… j’ai été servie sur un plateau. Voir autant d’intelligence et de maîtrise m’a fait frissonner, transporter et même fait rêver…
Après avoir vu dans un tout autre registre « Derniers coups de ciseaux » (2e partie excellente) et « Je préfère qu’on reste amis » (Euh…sympathique ?), j’en repars enchantée avec des étoiles plein les mirettes…
Plus d’informations
Le Porteur d’Histoire
Studio des Champs Elysées
Théâtre( ~ 232 places)
15, avenue Montaigne
75008 Paris
32 €. Jusqu’à fin novembre 2014.
* Je l’ai vu à la cérémonie des Molières. J’ai eu un crush. Alors, j’ai voulu alors voir sa pièce. Oui j’avoue c’est moche…