Attention. L’overdose de gros mots risquent de vous irriter…
Quand l’incorrection reste underground ou dispensée par petite touche, elle est bienvenue voire même salutaire. L’existence des insolents et des emmerdeurs prouve que la société se porte plutôt bien. Rapport bien sûr à la liberté d’expression, de la parole, etc. (j’ai bien écrit par petite touche donc les mal élevés et les goujats ne sont pas concernés). Balancer ou imprimer un « Casse-toi pauvre ou riche con » en toute impunité est bon signe. Que ça amuse ou crispe, un gros mot utilisé à bon escient de manière ponctuelle, frappe les esprits parce que c’est un mot tabou. Enfin… Pas aussi tabou que « V.ld.m.rt« *. Tout ce qui provoque la bienséance ne peut qu’être la signature d’un rebelle ou d’un bad boy, celui qui par son anti-conformisme a un sex appeal indéniable …
Eh hop, James Dean le rebelle jette sa clope dans la nature au lieu de l’écraser gentiment dans un cendrier de poche…
La mode s’en mêle…
Les rebelles ont souvent un train d’avance sur la hype en imposant leur vision, leur désinvolture, leur provocation (Lire : je comprends rien à la mode la tête de mort). On les admire pour défier l’autorité, s’affranchir des règles. Leur cote de popularité ne subit pas la crise. Alors pour être tendance, y a pas photo : soyons un peu corrosif, déclarons-nous libre et montrons combien on en a rien à foutre. Histoire de prouver notre supériorité…
Alors ça commence par un style grunge… tu sais la mode un peu crado que tu croyais enterré avec Nirvana renait de ses cendres et s’affirme comme THE tendance du moment. Aie:/ Les cheveux longs non coiffés, l’œil panda dégoulinant, le tee-shirt informe, les bleus sur le bras. Puis on se prend en mode #selfie avec un doigt d’honneur. Plus craignos que le style « col claudine » ? (ça reste à voir…)
Mais bon, tout ça n’est passez trash pour se faire remarquer et gagner l’admiration des autres…
Tee-shirt menstruations « Period Power ». La tendance crade… by American Apparel
Alors soyons plus direct : disons-le ! Les fringues déglinguos c’est bien gentil. Prenons plutôt l’un des bastions de la rebelle attitude : l’incorrection ou le NON politiquement correct, récupéré à des fins marketing pour être vendu, consommé, devenir uber tendance.
Mais l’insolence, c’était avant, ça reste encore mignon…
Maintenant, passons donc au cran au-dessus : le mauvais goût et la vulgarité…
(ci-dessous)
Connasse attitude…
« Connasse » comme tous les mots terminant en -asse, c’est laid, vilain, c’est fort. Il n’y a donc pas mieux pour marquer les esprits.
Le livre « La femme parfaite est une connasse » n’aurait sans doute pas le même retentissement si il avait été « La femme parfaite est une … teigne » ? … … …
Allez c’est parti, défilé de « Connasse » :
Les vernis Marinho au Bon Marché, s’il vous plaît ! Dont la Connasse, La Pétasse…
Bref…. A ce stade de fashionitude, le terme « connasse » n’a plus rien de subversif…
Variante :
Les colliers Félicie aussi ne plairaient pas à ma grand-mère…
Et l’illustration suprême de la connasse :
Mais on atteint un summum avec la twitteuse vulgaire : Medina Crewz
Super, bravo… mais STOP !
Overground…
Devenue overground, l’incorrection commence à devenir relou sa mère...
Alors c’est sûr, le politiquement correct, la bonne conduite n’est pas vendeur. Ennuyeux à mourir. Sortir des clous, ça fait du bien dans notre environnement où l’on subit la monotonie d’un quotidien aseptisé où l’on aimerait pouvoir chanter « fuck you » avec délectation comme Lily Allen. L’anti-conformiste a du sex-appeal, le rebelle est terriblement sexy. La provocation fait partie de sa panoplie. Certaines marques l’ont bien compris. Un petit dérapage contrôlé, l’envie de se démarquer pour s’octroyer le « think different » ou faire dans la dérision un peu méchante donne irrémédiablement un capital « cool ». Être méchant peut même devenir un style. Suffit de regarder la nouvelle pastille délirante « La connasse » produite par Canal+ sur la connassitude (Voir plus haut). Le personnage dépasse les bornes, la connasse est mal élevée, hors de question de cautionner. Et pourtant elle nous fait rire, ses attitudes culottées plaisent et seront certainement imitées. Par des cons ? Non pas seulement. Parce qu’elle dégage une certaine coolitude, mais aussi un certain snobisme parisien valorisant, elle ne se laisse pas faire, ose ce que nous personnes bien élevées n’imaginons même pas en rêve. Mais comme nous avons intégré que méchanceté rime avec culpabilité…
Et puis, avouons, un petit « merde » et « fait chier« , lâchés de temps à autre, ça fait du bien ça décompresse. Un mec qui dit « dans ton cul » au bureau, ou un pet perdu dans l’open-space ça n’offusque pas, au contraire ça fait rire l’assemblée. Interdire, râler, c’est être rabat-joie. Désobéir, braver l’autorité : c’est être cool. Celui qui s’élève contre celui qui fume à la fermeture d’un resto où la clientèle restante fume, serait tout de suite vu comme un mec lourd. Au nom du non politiquement correct, il faut laisser passer, quitte à accepter certains dérapages. La frontière entre le cool et la faute à blâmer est un peu vague. Tout est une question de point de vue…
Perso, je trouve que cette tendance nous révèle que notre société est en bonne santé si elle ose défier l’ordre et le « bien pensant ». Mais la récupération à toutes les sauces, mêlée à la vulgarité ambiante et en tout lieu va finir par devenir nauséabond. Alors c’est sur que les mots « salope », « connasse » ont perdu de leur vigueur voire même sont galvaudés à force d’être employés à tort et à travers ou de manière bienveillante entre amies (si si si… une manière d’échapper aux mots guimauve sans doute). Mais voilà, banalisés, les gros mots perdent de leur puissance. Imaginez un monde où « je t’encule gros connard plein de merde » est une caresse auditive, où tous les murs de la ville sont placardisés d’affiches imprimés d’insultes, que « pétasse » a remplacé « fille », dans les boutiques on ne vend que des bijoux et vêtements « salope » et « trou du cul ». On ne pourra même plus se défouler pour de vrai, exprimer notre colère, notre énervement, la provoc’ n’existera plus, tant les gros mots échappés de nos tripes auront perdu leur sens et leur raison d’être…
Moche… Non ?
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*Voldemort….
6 commentaires
Donc ton article montre à quel point Monsieur Paul Valéry avait raison: « la politesse, c’est l’indifférence organisée. »
Au moins là on crie à la face du monde. Mais bon chut…. pas trop fort quand même!
C’est tellement vrai… Ca fait ch… m…. et pourtant je ne suis pas grossier, mais là ça dépasse les bornes des limites 😉
Faut que je pense à me faire un total look « connasse » en plein dîner familial…
De toute façon tu ne sera pas plausible en « connasse », laisse tomber l’idée 😉
Coucou toi!
Juste un petit mot pour te prévenir que demain, cet article sera dans mes partages du mois, juste ici: http://sirop.olympe.in/category/tranches-de-vie/
Paix, amour et dentelle sous les aisselles♥
Poupette♫
Rhooo super ! Merci beaucoup ! J’irais voir ça !
J’adore le « paix, amour et dentelle sous les aisselles ! »
Des bises !