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Lecture : « Il n’est pas trop tard pour éclore »…

par Glose
Published: Last Updated on

J’ai lu « Il n’est pas trop tard pour éclore », carnet d’une late bloomer de Catherine Taret.
Un livre résolument feel-good qui traite d’un nouveau phénomène encore méconnu :  les « Late Bloomer ».
Traduction : ces gens à qui tout arrive plus tard dans la vie…
Ça vous parle ?
Parce que moi..
BINGO.
En plein dans le mille.

 

 

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○ Il n’est pas trop tard pour éclore ○


Le titre m’a de suite interpellé.
J’avais déjà écrit sur mon « décalage » dans « Retardée je suis » et le temps qui passe dans « Bientôt 40 ans ». Dans le premier post, j’évoquais ce sentiment d’être « Jet-laguée en permanence » et la nécessité de « me réveiller et prendre le train en marche… » et dans le deuxième post : « Ça fait un peu chier de se rendre compte qu’on est quasi au milieu de sa vie sans avoir été avertie par un tonitruant concerto. Dans ma tête, c’est toujours la musique de mes 17 ans qui résonne « .

Alors quand je lis les lignes de Catherine Taret sur cette « Impression de faner avant d’avoir fleuri…  » d' »être à la traîne dans ses rêves, ses réalisations et ne pas se sentir à sa place », alors qu’elle écrit ne pas avoir chômé pendant ces quatre dernières décennies, je me suis immédiatement identifiée. Comme si l’auteur lisait à travers moi et s’était mise en tête d’écrire ma bio. Jusqu’à mentionner le projet d’enfant qui tend à tarder pour de multiples raisons au point où je me suis demandée tout le long de ma lecture si en terminant les dernières pages, elle allait annoncer qu’elle était maman… Je ne spoile rien. Chut.

○ Late bloomer ○


L’expression Late bloomer en anglais signifie en français : « ceux qui éclosent en retard ». « late » pour « tard » et  » To bloom« , pour fleurir, éclore.

Si l’on n’a pas encre trouvé ce qu’on cherche, c’est peut être, tout simplement, qu’on cherche quelque chose qui n’existe pas encore. C’est à nous de l’inventer. Hé hé. Un job, un projet, une idée, une relation. Ça expliquerait en toute logique pas mal de choses.

(p87)

Les cinquante premières pages du livre démarrent en trombe avec des définitions et exemples de personnes Late Bloomer, Le rythme nous séduit mais il ne sera pas soutenu par la suite. C’est ce que j’ai ressenti. Puis la biographie de l’auteur – qu’elle structure en 9 cycles numérologiques, en année personnelle – prend le relais.

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En filets rouges, les passages que je retiens…

 

« Vous êtes une late bloomer, vous n’avez rien manqué, tout va vous arriver plus tard dans la vie »

lui dit sa voyante.

J’ai souri à la lecture du « directeur du central casting » : imaginez qu’il existe un organisme là-haut ou ici-bas qui caste les personnes que vous allez rencontrer dans le but de vous faire grandir ou d’apprendre quelque chose sur vous. « Le Central Casting, l’univers en l’occurrence, qui choisit pile-poil la personne à nous mettre entre les pattes pour nous titiller là où ça fait mal. Si on s’en sort bien, le nœud se dénoue ».

J’adore cette idée et j’y avais déjà pensé – mais pas sous cette forme – que les personnes avec qui on a une relation amicale, amoureuse, professionnelle ou autre, ne sont pas là par hasard, même si elles ne sont que de passages ou pour un événement précis, elles sont là dans un but précis. En tout cas ça m’aide à comprendre certaine choses.

Mais par la suite J’ai trouvé le déroulé de sa vie parfois un peu lente, sans rebondissement, trop tranquille après un début tonitruant. Cependant, je n’ai pas décroché du livre en attente du fameux happy end. Je l’ai lu comme un un livre à suspens où je serais délivrée par les bonnes nouvelles tardives que Catherine allait ENFIN recevoir. Moi j’étais pendue à l’annonce « Et elle finit heureuse et comblée par … », prête à verser ma petite larme.
Mais je ne spoile pas.

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○ Alors, ton avis ? ○


Je me suis reconnue à 100% dans cette expression de late Bloomer que je ne connaissais pas. J’ai aussi l’impression que ma vie stagne, que rien ne se passe (même si ce n’est pas tout à fait juste), d’être en retard par rapport à des personnes de mon âge et que ma vraie vie n’a pas encore commencé. Et pourtant, je me donne à fond partout pour qu’il se passe quelque chose de fort, mais ce sont des coups d’épée dans l’eau, des tentatives vaines. Si on se fit au discours de Steve Job à Université de Stanford dont l’auteur fait référence, tout serait connecté, je n’ai pas fait tout ça pour rien et un jour tout va prendre sens.
Ce jour tarde.
Comme vous l’avez bien compris.
Si il arrive la veille de ma mort, je n’aurais qu’une phrase à dire : « Tout ça pour ça… ». ou « Tout ça pour enfin ça« .

En attendant ce nouvel âge, un grand merci à Catherine Taret d’avoir réussi à poser des mots sur un phénomène pas forcément nouveau mais sans nom jusqu’à présent et qui touche de plus en plus de personnes qui se sentent en décalage avec la société.
Son livre m’a fait du bien, il faut bien le dire.
À mon avis, on n’a pas fini d’en parler des Late Bloomer dans la presse…

 » Ma place était à venir, c’était un horizon. Mais plus que cela, le champ de bataille a disparu, au moins momentanément. Le champ de ruines, de quêtes inachevées, de combats perdus contre moi-même ou d’autres, la litanie de questions sans réponse, tout se se transformait et ce qui apparaissait avait tout l’aspect d’un jardin. Late bloomer. Un jardin avec des fleurs en toute saison, de toutes saisons. Tout dépendait de ma confiance. »

p.165

○ Informations ○


« Il n’est jamais trop tard pour éclore, carnet d’une late Bloomer » de Catherine TARET, Éditions Flammarion,  19,90 €,  220 pages. Sortie le 10 mai 2017

 

 

 

Catherine Taret est née en avril dans les années 70. À la fois française et américaine, elle a notamment collaboré avec le site MyLittleParis.

3 commentaires

La Parisienne du Nord 10 mai 2017 - 14 h 21 min

C’est très certainement l’époque qui veut ça. Les femmes font des études, de plus en plus longues. Elles ont maintenant des carrières, ce qui était peu le cas il y a encore 30 ans. Elles font des enfants tard également. La moyenne d’âge du 1er enfant est en net recul depuis plusieurs années. Alors ça explique quand même pas mal de choses. 😉

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glose 11 mai 2017 - 10 h 06 min

L’époque oui mais pas forcément dû aux études. Je pense plutôt qu’on vit dans une ère où l’épanouissement personnel est primordial au point d’avoir une certaine pression. Et plus qu’avant, l’Homme, la Femme doivent avoir trouvé leur voie, mais aussi répondre à certains schémas traditionnels comme fonder une famille en temps voulu sinon, tu as un peu loupé ta vie 🙂
Pas simple tout ça 🙂

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J'ai lu "Moi ce que j'aime c'est les monstres" - GLOSE - Blog lifestyle Paris 29 novembre 2018 - 8 h 57 min

[…] ou je ne sais où. Simone de Beauvoir a 41 ans quand elle écrit le  Deuxième Sexe. Une late boomeuse en avance… Vera Wang, célèbre styliste de robes de mariée, a connu le succès à l’âge […]

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