Un pur moment de bonheur...

Qu’est-ce que le bonheur ?

Comme dirait la grande philosophe Madonna Louise Ciccone :

“Le bonheur : ceux qui le cherchent ne le trouvent jamais. Ceux qui le trouvent vraiment, on les cherche encore…”

Vu l’ampleur de la tâche, tel Épicure, je vais me contenter de mon petit moment de félicité…

○ Va chercher Bonheur… ○

Je sors de la rame de métro, ligne 9, station République, parcours une centaine de pas quand un courant d’air me glace le cou. Je tâte mon épaule pour rabattre mon écharpe, mais rien. Je m’arrête brusquement et tâtonne mes épaules. Rien rien rien.

Mon écharpe, l’héroïne de l’histoire…

Je stresse. Je reviens sur mes pas. Enfin, ne sachant plus par où je suis passée, je me tape toutes les sorties de la ligne 9 pour revenir à la station. Rien sur le sol, rien dans les couloirs. Rien rien rien. Elle est OUUUUUùuuuuuuuuu ????!!!!
Putain LES CHIENS !!!
D’habitude, les gens m’interpellent quand je fais tomber un truc dans le métro ou dans la rue. Non mais même les chiens sont plus serviables ! Merde ! Je suis dég’…
Non pas à cause de la crève qui m’attend debout les bras ouverts à la sortie du métro mais de la perte de ma fidèle écharpe fétiche.
Oui FÉTICHE.

○ Mon écharpe et moi ○

Je suis abattue.
Je repense à elle, à nous à nos cornets vanille, à sa boulimie de fraises de framboises, de myrtilles, à ses délires futiles, à son style pacotille…
( si tu nous entends MC…)
Bref, nos jolis nos souvenirs couleur sépia se plantent devant moi : mon écharpe à la plage, mon écharpe à Copenhague, mon écharpe flottant dans le vent, mon écharpe s’endormant au lit avec moi, mon écharpe sur le canapé me couvrant les jambes quand j’ai la flemme de chercher un plaid. On a vécu de bons moments elle et moi. On s’aimait tellement…
J’ai mal au cœur, J’ai les yeux embués.
Non c’est pas absurde. Et je n’ai jamais dit que je n’étais pas zinzin.
Mais ça aurait pu être pire : j’aurais pu m’amouracher d’une bûche de bois comme dans « Twin peaks » de Davd Lynch…

Bref la vie continue…
Je me dirige à mon event blog, bon gré mal gré, toujours les boules devant la perte lourde de mon fichu tissu fétiche.
Il n’y a plus de place au vestiaire, décidément c’est mon jour. Fait 25 degrés, je dois garder, mon bonnet, manteau, sac à main, sac de sport et mon cadeau presse sur les bras. Autant dire je fais la mule chargée au milieu des happy fews. Limite SDF qui se trimbale toute sa life. J’arrête pas de transpirer, on me regarde bizarrement, genre je suis névrosée. J’ai juste des bouffées de chaleur et… je suis en deuil merde !
Vraiment, elle craint cette journée.
Puis un RP que je connais me dit :
– Non vraiment tu ne peux te trimbaler comme ça,
– Dis que je ressemble à rien…
– Non mais il faut laisser tout ça au vestiaire.
– Tu le diras à tes hôtesses, hein !
Finalement, le vestiaire bondé, il trouve une place… dans l’escalier de service.
Je donne mes 3 sacs, retire mon bonnet, manteau, mon pull et que vois-je ?
Le pur bonheur, là, tranquille, posay ici qui m’attendait.

* EXPLOSION DE JOIE*

Non pas en découvrant le superbe décolleté de Corinne Touzet ni Axelle Laffont en plein DJ set me lançant un regard interrogatif du genre que fout cet petit esquimau en plein event Hollywood-fraîcheur-de-vivre.
Non.
Le bonheur était enroulé, entortillé, tout apeuré, caché dans les bretelles de mon sac à dos sous forme d’une… écharpe
– Rhooooo… Bébé !

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