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Walk on the wild side…or of shame ?

par Glose
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Doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo

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Sillonner les grandes artères lumineuses et autres places symboliques – à l’heure où les 3/4 de la ville sont dans les bras de Morphée, de leur doudou ou « légotent »* –  est reposant. Surtout en solo et planquée sur les sièges arrières d’un taxi.
Les rues sont paisibles ; on me balade, je végète, je ne moufte pas, j’aime. C’est mon petit moment d’abandon où je contemple derrière la vitre, la vie nocturne se dérouler, les monuments briller, les gens de la nuit défiler, le jour pas prêt de pointer son nez. Bien trop heureuse calée contre mon dossier, d’être blottie bien au chaud alors que les premiers frissons de fatigue m’enveloppent doucement.  Les années passent mais le voyage reste le même.

Sauf que je ne suis pas en taxi.
Et je ne suis pas seule.
Et je viens de m’apercevoir qu’après une nuit passée Chez Régine, mon portable et mon pass navigo se sont fait la malle. Je tambourine à la porte de l’établissement. Ils n’ont pas retrouvé de portable. Le type de la sécurité a l’air presque gêné que je puisse croire encore à mon âge que les clients ramènent les objets égarés.

Mon amie me dépose devant l’entrée de mon immeuble en voiture.
Et là, plus de  clé. Ma grosse clé qu’aucun serrurier n’a voulu reproduire car trop ancienne, n’est plus dans ma pochette que je retourne de tous les côtés.
Je suis seule au monde. Et bien entendu personne chez moi. Je n’ai aucun numéro de téléphone en tête, ni l’adresse exacte d’un ami vers qui me réfugier. Je ne connais personne dans cet arrondissement. Il est 5h30 du matin. Je suis dehors. A la rue. Impossible d’échapper à l’heure du walk of shame. En tenue de soirée, le maquillage coulant, les nerfs à vifs, fatiguée, le cheveux collant. On me dévisage.
Je fais la con dans la rue mais en fait j’ai juste envie de pleurer.
J’ai le vertige. Je me retrouve seule dans cette ville.
Comme tout peut basculer en vivant seule, sans portable, sans clé…

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Sauf que je n’ai pas dansé dans la rue, jouer aux ballons, fait des crises d’hystérie…

Mon amie me secoue énergiquement.
– Eh oh, ça va ? Tu l’as ta clé ou non ?
– Non, elle n’est plus dans mon sac.
– Bon on retourne Chez Régine…

Et rebelote, retour rue de Ponthieu. Je frappe encore 10 fois plus fort à la porte. L’établissement est visiblement fermé. Mais rien ne m’arrête. On finit par m’ouvrir.
– Encore vous ?
– Oui, j’ai aussi perdu mes clés…
– C’est fermé , il faudra revenir demain soir
– S’il vous plaît c’est juste une question de quelques secondes… il s’agit des clés de chez moi. Enfin de mon UNIQUE clé.
Il me laisse passer et m’accompagne à la caisse. Et là, sans avoir le temps d’exprimer ma requête, l’hôtesse se retourne pour chercher quelque chose et me le tend :
– C’est cette grosse clé que vous cherchez ? Elle est énorme, hein ! Elle ne passe pas inaperçue  !
– (…)
– On a aussi retrouvé la coque de votre portable… si c’est bien à vous…

Je savais qu’il restait encore des gens biens…

 

 

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Quelque part… Cité Dupetit-Thouars, 75003 Paris

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 Photos : (c) Mathieu Schlegel

 

 

* Cherchez pas, ce mot n’existe pas. Faut deviner… (indice : légos…)

 

4 commentaires

cyberyoyo 5 novembre 2014 - 16 h 45 min

Very bad story… Heureusement que ça finit presque bien 😉

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glose 22 décembre 2014 - 18 h 41 min

Oui… c’était limite… si ma copine ne m’avait pas dit de revérifier mon sac au cas où…. sacrée réflexe de la copine 🙂

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frenchychristof 19 décembre 2014 - 10 h 46 min

Une histoire malheureuse qui nous a cependant donné l’opportunité de découvrir de jolies photos de Glose tout en noir et blanc! 🙂

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glose 22 décembre 2014 - 18 h 39 min

Il faut que j’en raconte plus alors 🙂

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