« Retardée », je suis…

C’est chiant cette envie permanente de pioncer…
Le matin est un ennemi qu’il m’est impossible de dompter ni d’adoucir. Une vraie plaie l’apparition des premiers rayons de soleil avant la sonnerie. Une torture d’abandonner son lit. Alors je traîne, je traîne… jusqu’à la énième sérénade du réveil.
Comment font les gens dans la rue pour se tenir droit sans bailler, filer d’un pas alerte, l’œil vif et déterminé dès l’aurore ? Douloureuse impression d’être la seule endormie, courbée sur ma trajectoire hebdomadaire. Ces gens-là… me foutent le bourdon. Double punition matinale. Sans doute sont-ils ceux « à qui le monde appartient » ?. Mais voilà le monde ne m’appartient pas à moi, alors il m’en fait baver dès le réveil. Satané dicton.
Je suis en retard.
Toujours en retard.
Immuablement en retard.
Et pas qu’au boulot. Sur tous les plans. En décalage. Jet-laguée en permanence.
Et les jours défilent, les nuits sont courtes, le temps passe. Je ne m’en apercevrais même pas si je vivais recluse dans mon terrier. Mais le changement physique de mon entourage est un indicateur fiable du temps qui s’écoule. Ajouté le fait que nos souvenirs communs datent plus de l’époque de Mathusalem que du dernier tube de Psy… C’est la tristitude.
Pourtant je me sens toujours la même. Avec 20 ans dans les dents. Je flippe d’attraper le syndrome de la vieille petite fille attardée qui ne veut pas vieillir. (Mate un peu Lynn redgrave dans le remake du film « Qu’est-il arrivé à Baby Jane« ).
J’aimerais vraiment me réveiller et prendre le train en marche…

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